School-musical
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 La tante au coeur glacé

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Mariko Kawaguchi
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MessageSujet: La tante au coeur glacé   La tante au coeur glacé Icon_minitimeMer 7 Jan - 17:30

Titre : La tante au coeur glacé
Auteur : Lanaine266
Fini ou en cours : En cours
Autres: Suite de Le lys de verre

Lorsque le train s’ébranla pour m’emmener loin de la ville natale chez ma tante de l’autre côté de la rivière, je n’eu qu’un souhait : le déraillement, un accident pour disparaître sous les décombres pour ne plus à supporter le poids de la honte. Mais il n’y eu pas d’accident, pas même un petit retard, le train partit calmement, tranquillement sans prendre le moindre retard, filant comme pressé de me livrer à ma tante. La nuit ne se levait pas dans mon cœur, j’étais prise dans l’étau glacé de mes souvenirs. Les fantômes de maman, de mon frère se tenaient à mes côtés. Je n’avais plus de nouvelles de papa. Papa m’avait laissée, il fallait se faire une raison. Sans doute, avait-il eu peur que je le déçoive ? Avait-il eu peur que je l’abandonne aussi avait-il préféré m’abandonner. Le train continuait sa route, indifférent de ma descente vers une obscurité plus profonde.
Soudain, il s’arrêta vomissant un flot de voyageurs qui partaient vers un horizon lumineux contrairement à moi qui partait pour le froid glacial de la maison de ma tante. Le contrôleur vint me voir :
- C’est ici que vous descendez mademoiselle !
Un ordre plus qu’une question. J’attrapais ma valise, pris ce qui me restait de courage pour me lever puis sortir du train. Je traversais le quai, entrais dans la gare bondée. Mes yeux se fixèrent alors sur une forme blanche.
Maman…..
Une autre apparition
Grand-frère…
Je voulus prendre leur main sentir leur chaleur gagnait de nouveau mon corps mais une ombre fracassa les deux illusions : ma tante.
- Tu es **** ? bien suis moi
J’obéis sans relever qu’elle ne m’avait ni saluer, ni même souhaiter la bienvenue. Sa grande silhouette se faufilait adresse entre les gens. Je tombais butant contre un vieux monsieur, excédée ma tante me rejoignit, m’attrapa un bras de sa main aux ongles tellement longs qu’ils me donnaient l’impression de vouloir rentrer dans les peaux.
- Dépêches toi, veux-tu ! me dit-elle en me remettant sur pieds
Ah quelle froideur, quelle banquise par rapport à la tendresse de maman. Même sa main qui trainait la mienne était froide. Enfin, nous sortîmes de la gare. Elle me jeta presque dans un taxi où elle-même pris place. Elle donna l’adresse au chauffeur. Si proche et si éloigné de moi, que lui dire ?
- Je vous remercie de bien… commençai-je
Mais elle ferma les yeux indiquant par là qu’elle ne voulait pas parler. Je serrais les lèvres pour ne pas pleurer.
- Tu ressembles à ta mère me dit-elle finalement se permettant ce seul commentaire avant de demander au chauffeur de bien vouloir mettre la radio.

Le chauffeur obtempéra. Ma tante se laissa bercer par le son de la radio mais son visage n’exprimait aucune relaxation, ses traits demeuraient impassible. Dehors, il se mit à neiger. Sans le vouloir, en regardant la neige, je m’imaginais le corps d’un certain jeune homme étendu dans une ruelle tué par ces « pilules bonheur ».
- Qu’est-ce que tu as ? tu ne pleurs pas ? me demanda ma tante en entendant le bruit de ma respiration saccadée.
- Non balbutiai-je
- Tant mieux, je n’aime pas les gens émotifs me dit elle
Je compris alors qu’avec elle, je ne trouverais pas la charpente qui m’aidait à soutenir tout le poids de ma faute.

~

La voiture s’arrêta devant une maison immense que le chauffeur qualifia de superbe faisant naître un sourire bienveillant sur la bouche de ma tante. Moi, je regardais les quatre orbites de ce visage au teint de cire qui semblaient vouloir m’aspirer dans leur obscurité.
- Tu viens ? me dit ma tante
- Oui… dis-je chassant la vision de crâne pour essayer de retrouver une image normale de la maison.
La porte s’ouvrit, un jeune homme fit son apparition. Il s’avança vers nous, embrassa ma tante sur la joue et m’ignora.
- Bonjour, maman
- ***, me voilà avec ta cousine
- Ah.
- Elle va habiter avec nous.
- Ah.
Je fus entraînée par le pas dans un salon que maman aurait qualifié de terne. Ma tante s’assit telle une matrone dans un fauteuil en face de mon cousin.
- Ne restes pas debout, assieds-toi sur une chaise ! me dit-elle en me voyant restée debout
Je devinais non sans peine que je lui apparaissais comme une « godiche », une fille dont le manque de raffinement va de pair avec son intelligence. Je lui obéis. Une minute passa. Puis elle se mit à parler au seul interlocuteur qu’elle jugeait digne de pouvoir dialoguer avec elle :
- J’irais l’inscrire au lycée demain mais pas dans un lycée où elle pourra se conduire comme elle l’entend, je vais l’inscrire au lycée de *** qu’en penses-tu ?
- Il n’est pas un peu trop stricte répondit mon cousin
- Rien n’est trop strict pour une fille venant d’une famille de….
Elle s’arrêta puis reprit :
- Enfin tu comprends ce que je veux dire. Je veux qu’on lui inculque une bonne éducation, qu’on lui fasse rentrer dans sa jolie tête qu’elle est maintenant dans une bonne famille.
Il s parlaient de moi sans me demander mon avis, insultant ma famille. Ma mère n’avait-elle pas été une bonne mère ? Et mon frère…
- Oui je comprends parfaitement. Il ne faudrait pas non plus qu’elle finisse comme son frère… reprit mon cousin
- Ah ne me parles pas de ce….
- Ça suffit m’écriai-je ne pouvant supporter d’en entendre davantage.
Ce fut une erreur, ma tante me regarda d’un air qui n’indiquait rien de bon et elle me dit :
- Tu oses me répondre ? Nieras-tu que ton frère n’était qu’un sale petit drogué ? nieras-tu qu’il est la honte de cette famille ? Ne crois pas qu’ici, tu pourras tout te permettre ! Mon frère, ce cher ****, je me demande comment il a réussi à trouver chaussure à son pied ! Ta mère, quant à elle, elle n’était pas faite pour être mère, vous laissez aussi libres, on voit bien ce que ça a donné….
Je me sentis entraînée sous terre, sous des kilo et des kilo de neige. Ma tante se leva, se plaça devant moi :
- Que ce soit bien clair, jeune fille, je veux que tu m’obéisses au doigt et à l’œil. Je ne permettrais pas que tu nous couvre de honte en te droguant, en buvant ou que sais-je encore… je vais te montrer ta chambre, repose-toi un peu. Le dîner est servi à huit heures.
Je la suivis comme une automate vers une chambre éclatante de blancheur ; belle certes mais la lumière du soleil qui y entrait était gelée par cette blancheur « sépulturale ».

~

Les escaliers gémissaient sous mon poids provoquant en moi l’angoisse déjà bien présente.
Huit heures l’heure du crime…
J’ouvris la porte menant à la grande salle où se déroulait le dîner. Ma tante était déjà assise en face de mon cousin. Elle me fit signe de m’assoir puis de me servir. Je regardais les plats déjà tous préparés, regrettant la cuisine de maman. C 'étaient des plats vides de tendresse qui me donnèrent plus envie de vomir que de nourrir l’appétit déjà mort en moi. le dîner se passa en silence, même les couverts donnaient l’impression de craindre de faire trop de bruit.
- Demain, je vais accompagner **** au lycée.
- Ah
- Je ne veux pas qu’elle donne mauvaise impression à la directrice madame****
- Tu as raison, maman, il ne vaut mieux pas qu’elle commette d’impair devant madame***
Encore une conversation dont je suis le sujet et dont je ne fais pourtant pas partie. Ma tante me regardes un moment puis elle me dit :
- Dans ce lycée, tu apprendras l’art d’être une demoiselle. Tu apprendras à cuisiner, coudre, tenir une maison…. D’ailleurs, tu appliqueras tout ce que tu as appris ici.
Je faillis avaler de travers. Elle voulait me transformer en cendrillon. Elle voulait me transformer en….
L’image de maman et de mon frère s’imposa de nouveaux en moi.
Elle veut que je devienne comme vous….
Comme si elle avait lu dans mes pensées, elle me répondit :
- Tu seras une vraie demoiselle, une bonne charpente pour soutenir la famille….
Je lâchais mes couverts en entendant ses paroles. Comment ne pas avoir cette réaction en songeant qu’elle avait critiqué la manière dont maman et mon frère avaient procédé avec nous.
- Ma tante… commençai-je
- Oui ?
- Je vous suis reconnaissante de prendre soin de moi disais-je ravalant la véritable pensée que j’avais eu.
- C’est normal voyons, tu fais partie de la famille.
En m’asseyant à la fenêtre de ma chambre, ce soir-là, je pensais que le mot « famille » prenait différent sens dans la bouche des gens. Chez moi, la famille avait évoqué quelque chose comme « unicité-tendresse- égoïsme » alors qu’ici, elle évoquait plutôt « unicité- froideur- autorité ». Que signifiait réellement le mot ‘famille » ? Qui possédait la bonne définition ? Le dictionnaire qui se contente d’une définition brute sans réflexion où les milliers de famille qui donnaient une définition changeante au fil des jours, au moindre geste accompli, à la moindre parole de tendresse ou de haine prononcée. Ma tante mit fin à ma réflexion en pénétrant dans ma chambre sans avoir pris la peine de frapper.
- J’ai oublié de te donner ton uniforme.
Un uniforme ? A quelle époque étions-nous pour parler d’uniforme ? Je dus avoir une expression de tel ahurissement que ma tante crut bon de préciser :
- Au moins avec ça, tu auras l’air d’une jeune fille bien comme il faut et non pas d’une déver…
Elle ravala l’insulte tout comme je ravalais l’envie de lui jeter à la figure ce que je considérais comme une tenue de prisonnier. Elle le déposa près de moi puis s’apprêta à sortir lorsque je lui posait la question qui me hantait :
- Dites-moi, ma tante, vous détestez maman et mon frère ?
Elle me dévisagea, mâchonna sa réponse avant de me dire :
- Ils sont morts alors laisses-les où ils sont. Il n’y a que les vivants qui m’intéressent et encore… Pour qu’ils soient dignes de mon intérêt, il faut qu’ils me prouvent leur valeur, leur utilité…
Elle me ferma la porte sur cette réponse. Elle ne détestait pas maman, ni mon frère. Ils avaient cessé d’être dignes d’en parler dès l’instant où ils étaient morts. Je me demandais si les yeux de glace de ma tante pouvaient regarder autre chose que leur propre monde. Je m’étendis sur le lit à côté de l’uniforme rêvant de mon avenir qui se mélangeait au passé. Allais-je moi aussi devenir un lys de verre ?

~

Cela faisait un mois que j’étais chez ma tante et ce que je craignais arriva. Je devins ma mère, mon frère sans que cela n’interpelle ma tante. La fatigue m’envahissait de plus en plus. Tous les soirs, après dîner, ma tante me racontait ce qu’elle considérait comme des soucis car son fils lui-même ne voulait rien entendre de ses propos.
- J’ai mon monde me disait-il pour se justifier.
Alors je devais entendre les soucis, les angoisses que ma tante procurait aux autres.
- J’ai du virer ma secrétaire, aujourd’hui, trop émotive. Appeler son fils pendant une heure alors qu’elle est censée prendre mes rendez-vous… Et en plus essayer de se défendre en inventant que son fils est malade, non mais franchement…..
Le fils de la secrétaire de ma tante était réellement malade. Il décéda effectivement deux semaines plus tard d’un arrêt cardiaque. Ma tante me le raconta sans la moindre émotion, traitant cette nouvelle comme si c’était un simple bulletin météo.
- Tout le monde est malade… tiens l’autre jour, la petite vieille madame**** est tombée dans les escaliers….
Je me déconnectais un instant imaginant la douleur de cette femme qui avait perdu son fils. En silence, je pleurais pour elle sans montrer à ma tante combien je souffrais car cela ne servirait à rien. Elle avait son monde, sa propre vision des choses. Je pris le prétexte de devoir aller préparer le dîner pour fuir cette froideur. La cuisine était mon refuge : la chaleur qui y régnait même si elle était du au four allumé ou au plaque de cuisson me faisait, en général du bien, sauf ce soir-là car j’entendis ma tante parlait de papa à mon cousin. Je tendis l’oreille et ce que j’entendis me refroidis instantanément.
- J’ai eu des nouvelles du père de la petite disait-elle
- Ah répondit son fils
- Tu ne devineras jamais où il se trouve, ce qu’il fait…
- Dis-moi
- Il est avec une certaine Claris veuve elle aussi avec à charge deux enfants…. Et tu sais quoi ? Claris est enceinte de lui….
- Donc tout va pour le mieux pour lui….
- Certes mais il ne veut pas entendre parler de sa fille….
- Mais pourquoi ?
- Parce qu’il veut commencer une nouvelle vie, tout simplement, tu sais comment il est…. Il croit que s’il reprend sa fille, il ne pourra pas être heureux avec Claris. Il veut oublier que sa précédente famille l’a rendu malheureux…
- C’est compréhensible
- Certes mais je vais devoir m’occuper de la petite jusqu’ ‘à sa majorité
- Tu ne crois pas que tu devrais dire à mon oncle qu’il doit la reprendre
- Peut-être… Mais en un sens, vois-tu ça m’arrange et tu sais pourquoi ?
Ma tante fit une pause et reprit :
- Parce que sa fille, il l’aurait mal élevé… et cette Claris n’aurait pas été une bonne mère pour elle.
- Donc tu vas la garder
- Bien sûr, je ne vais pas le lui renvoyer pour qu’il s’en débarrasse en la collant je ne sais où en pension.
La conversation s’arrêta là tout comme mon cœur s’était arrêté de battre en entendant parler de papa.
Alors il ne veut plus de moi….
J’ai senti mes jambes s’affaisser sous mon poids, incapable de supporter tout le poids de ce qu’elle venait entendre. Des frissons d’abandon éternels m’envahir m’emportant plus loin dans l’envie de disparaître. Papa ne m’aimait-il plus ?
Papa…. Ai-je encore le droit de t’appeler papa ? As-tu encore le droit d’être papa ?
Je me perdais dans toutes sortes de questions plus poignantes les unes que les autres, auxquelles toutes les réponses données n’apportaient pas l’ombre d’un espoir. Je portais désormais autour de mes poignets les chaînes de la solitude.
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MessageSujet: Re: La tante au coeur glacé   La tante au coeur glacé Icon_minitimeMer 7 Jan - 17:32

Cela faisait un moment déjà que ma tante m’avait emprisonné dans ce lycée de bonne réputation, des milliers de jeunes filles issues de bonne famille, certaines riches héritières de père richissimes comme crésus, venaient y parfaire leur éducation parfaite. Je ne me voyais aucun point commun avec elle, aucune ne semblaient avoir les qualités requises pour devenir mon amie. Dans un sens, cela ne les dérangeaient puisqu’elles même du haut de leurs talon aiguilles m’ignoraient royalement. Lorsqu’elles étaient obligées de faire équipe avec moi, dans une activité telle que la cuisine, elles s’amusaient à me donner de charmants surnoms :
« Eh la malade, peux-tu me passer…. ?
« Mademoiselle l’empotée, pourquoi tu…. ? »
« O non, je suis avec Miss asperge….. »
Mais celui qui me marqua le plus fut celui que me donna la fille du président du groupe pétrolier Harama : Ghost. Je n’en aurais jamais compris la raison si je n’avais pas surpris une conversation entre elle et ses amies :
- Millie, pourquoi tu appelles « Miss Chiotte » Ghost ? lui demanda l’une d’entre elle.
La dénommée Millie regarda intensément l’amie qui venait de lui parler :
- Pourquoi ? Mais parce qu’elle ressemble à un fantôme à errer comme ça dans les couloirs… tu as vu comme son teint est pâle… Et les cernes sous ses yeux…. On dirait une revenante…..
L’une d’elle se crut sans doute spirituelle en répliquant :
- Au moins, elle n’aura aucun mal à tourner dans des films d’horreur…
Puis une autre fille regarda l’assemblée tout autour d’elle pour dire :
- Je me demande à quoi peut ressembler sa mère… ah mon avis, elle doit être encore pire… j’imagine bien une femme squelettique, mal coiffée…. La représentation typique de celle qui se fait marcher sur les pieds….oh, tu as entendu parler de son frère, un junkie…
Je n’ose retranscrire la suite de leurs propos qui dégradèrent en un instant toute la mémoire de mon frère, balançant le souvenir de l’être qu’il avait été aux ordures. La souffrance mêlée à la colère prit possession de mon être, obstruant toute possibilité de réfléchir, ne laissant qu’une envie de fracasser leurs jolies têtes de princesses contre le mur. J’entrai dans la pièce,
- Vous…vous répétai-je comme un automate ne pouvant plus parler tellement la haine me contrôler.
Je ne puis décrire avec certitude ce qui se passa. J’eu comme une absence. Lorsque je repris possession de moi-même, je vis autour de moi des poignées et des poignées de mèches de cheveux, je relevais la tête et découvris que toutes les filles présentes venaient de perdre leur magnifique chevelure. Elles pleuraient toutes à mes pieds, certaines à genoux, d’autres essayant de recoller pathétiquement les cheveux qu’elles avaient perdu à leur tête.
La directrice fut prévenue. Elle me renvoya me faisant comprendre que son établissement n’était pas un asile pour les personnes de mon espèce. Ma tante subit les foudres du père de Millie qu’elle connaissait bien et décida de se venger sur moi sans chercher à comprendre les raisons de mon geste. Je fus condamnée à prendre mes repas dans la cuisine, ce qui ne m’empêchait pas d’entendre les conversations tournant autour de mon sort. J’entendis ma tante déclarer à mon cousin un soir :
- Cette fille me cause bien des ennuis… tout comme son frère mort d’une over dose… je te le dis mon grand, ça se sont des enfants qui n’auraient jamais du voir le jour….
Je savais qu’elle avait pensé ainsi depuis le premier jour… l’entendre me fit pourtant beaucoup de mal, je ravalais mon agonie et remontai dans ma chambre, désormais mon refuge , pour disparaître et renaître dans un rêve où personne n’était mort, personne ne m’avait abandonné…
Si seulement, maman n’était pas morte….

~

La nuit était tombée depuis bien longtemps lorsque je me réveillai. Pour m’occuper l’esprit, je me fouinais la chambre à la recherche d’un peu d’humanité. Un quart d’heure passa sans succès et puis je le découvris, caché tout au fond d’un carton en mauvais état.
- Un ocarina…
Je m’assis sur mon lit puis caressa l’objet de bois. Un peu timidement, de peur de commettre quelque sacrilège, je mis ma bouche puis commençai à souffler. Un son étrange en sortit … le beau son que le musicien expérimenté produit lors d’une représentation… Mais un son tout de même qui remplit un peu le vide qui glissait en moi. Je refis une tentative. La note sortit timidement mais sûrement. Une note puis une autre… Je frissonnais d’émotion… Enfin… Enfin… de la vie. Dans ce silence de mort, c’était une flamme qui soulagerait mes blessures psychologiques. Les larmes glissèrent sans que je l’eusse voulu. Des larmes de gratitude envers l’instrument que je serrais maintenant contre moi. Ma bonne étoile semblait s’être souvenue de moi après un oubli interminable. Je regardais de nouveau dans le carton puis trouvais des partitions pour l’instrument. Je les examinais. Elles n’étaient pas imprimées mais avaient été transcrites d’une écriture fine et élégante ; l’écriture d’un jeune homme . Chacune d’elles étaient couronnées d’un titre :
Près de la rivière…Mon cœur appelle ton cœur… Espoir comblé…Que ce rêve dure : notre air…
Des musiques d’amour contenant le doux frémissement d’une jeune idéaliste, l’espoir d’un couple. Même sans jouer, je sentais combien elles regorgeaient de bonheur, de vie. Puis je perçus un changement de ton en arrivant à la cinquième :
Pourquoi…
Une simple demande réduite en un seul mot que tout le monde se pose un jour où l’autre. Mais ce « pourquoi » n’inaugurait rien de bon.
L’automne t’emporte loin de moi…
Je ne pus résister à la tentation de fredonner l’air juste pour vérifier ma crainte. Elle se confirma. Quelque chose s’était produit, il voyait le cœur de la personne aimé s’assécher, il essayait de la retenir. Les dernières notes me firent voir sa main se tendant vers une autre pour la retenir. Détresse, sentiment d’impuissance, espoir encore même si quasi enterré sous terre. Je soupirai en espérant avec le jeune homme que cette main réussirait à rattraper l’autre main. Une dernière partition. J’hésitais à lire le titre comme pour permettre au jeune homme de conserver son si peu d’espoir. Il semblait me supplier de ne pas continuer, de le laisser les choses au point où elles en étaient restées. La curiosité fut plus forte, je repoussais le jeune homme le glissant sous la liasse de partition déjà vues pour me consacrer à la dernière.
L’hiver en toi
Pas besoin de posséder une intelligence particulière pour comprendre le sens de ces trois mots. Ils pouvaient se résumer par « la fin ». Il la contemplait de loin, les épaules voûtées, la mort au cœur, sachant que désormais rien ne la ferait revenir. Un reproche se faisait sentir. Un reproche au lecteur d’avoir continuer malgré son avertissement. J’ai serré la partition contre moi comme pour chercher à réconforter l’être de papier qui souffrait. Puis l’illusion a disparu me laissant avec une question qui demeurerait sans doute sans réponse.
Pourquoi la dernière partition me renvoyait l’image de ma tante ?
Fatiguée, je décidai que je m’occuperais de cette problématique plus tard, je m’allongeais sur le lit en rêvant de tous les moments d’échappement que m’offrirait l’ocarina. Ce que je ne savais pas encore c’est qu’il serait une autre source de souffrance…

~

Ma tante me chercha un lycée correspondant à ses critères de sélection et à ses goûts. Elle continuait à me raconter toutes les douleurs qu’elle infligeait à ses collègues d’un ton monocorde, ne se rendant pas compte combien son égoïsme pesait sur bien leurs épaules ainsi que sur les miennes. L’ocarina m’aidait à ne pas m’écrouler, m’aider à porter tout ce poids sur mes épaules. Je jouais de l’instrument doucement la nuit tombée pour ne pas que mes deux ogres s’en aperçoivent. Durant des semaines rien ne se passa. Le Dieu de la chance semblait me tenir dans ses filets. Seulement, un après-midi, mon cousin rentra plus tôt. Je ne l’entendis pas, trop plongée dans le monde que je me créais au fil des notes. Il rentra sans bruit. Il s’adossa à la porte de ma chambre et me regarda. Je m’aperçus enfin de sa présence par le soupir qu’il fit à la fin de ma musique.
- Maman ne serait pas contente si elle savait pour l’ocarina.
La panique se glissa en moi rompant tout ce que j’avais construit grâce à l’instrument
- Ne…ne…lui dis pas balbutiai-je
Avec un sourire, il s’approcha de moi, s’assit sur mon lit à côté de moi. Je m’écartai un peu ne pouvant esquisser le moindre mouvement de peur qu’il ne parte sans m’avoir fait la promesse de ne rien révéler à ma tante. Ses longs doigts fins caressèrent mes cheveux faisant naître en moi un pressentiment de danger. Il me regarda comme on regarde une fille tournant dans un film classé X.
- Dans ce cas… il faudra me donner quelque chose en échange de mon silence.
Mon cœur se mit à battre, affolé sachant pertinemment ce qu’il attendait de moi.
- Je…non… je…je ne veux pas dis-je.
Il soupira encore une fois se levant puis il me dit :
- Tu sais… maman déteste vraiment qu’on fouille dans ses affaires… elle te mettra dehors manu militari surtout si je lui raconte des choses surtout.
Il revint vers moi avec un sourire carnassier sur les lèvres. Mon corps de mit à frissonner de peur mais de haine aussi. Perdre ma virginité avec un type pareil ? Comment pourrai-je ? Et en même temps, avais-je le choix ? Perdre celle-ci ou se retrouver à la porte à la merci de n’importe quel individu glauque ?
- Je suppose qu’il te faut un peu de temps pour réfléchir. Je te laisse le choix me murmura-t-il en glissant sa main sur ma joue.
Le choix ? Me laissait-il vraiment le choix ? Lorsqu’il partit me laissant seule dans ma chambre, un rire nerveux s’empara de moi. Je décidai de sortir, m’éloignait un instant de cette fichu maison qui semblait vouloir me dévorer. L’air glacé me fit du bien me permettant de m’éclaircir les idées. Peut-être pouvais-je dire la vérité à ma tante en m’excusant d’avoir fouillé dans ses affaires ? L’espoir revint un peu pour mourir aussitôt en songeant aux « choses » que mon cousin pourrait raconter sur moi. Croirait-elle son fils élevé par ses soins ou croirait-elle la pauvre fille dont le frère était mort d’une over dose, dont le père était parti vivre avec une autre en laissant sa propre fille derrière lui ? Je serrai les lèvres, ne regardant pas où j’allais laissant mes pas me livrer à mon cousin en sachant pertinemment que si ma tante le découvrait alors je passerai pour une fille facile. Mon cousin était intelligent car il savait que ma tante ne croirait pas, peu importe ce que je dirais, je ne serais pas crue. Je percutais quelqu’un de plein fouet, je tombais à la renverse. Je me relevais et dévisageait l’homme que je venais de percuter. Mon souffle se coupa en me reconnaissant Seb. Je vis en lui une bouée de sauvetage à laquelle je pourrais peut être m’accrocher.

~

Il me dévisagea longuement avant de tendre la main pour m’aider à me relever. Nous marchâmes dans la neige pendant un moment sans parler.
- J’ai appris pour ton frère… je suis désolé… me dit-il
Ce n’était que des mots banals et pourtant ils me firent beaucoup de bien. Enfin, quelqu’un qui compatissait à mon ressentir.
- Et ton père comment va-t-il ?
J’haussais les épaules non plus par désintéressement de ce dernier mais par ignorance. Depuis les dernières nouvelles, je n’en avais plus eu aucune. Ma tante semblait avoir vidé le sujet en une fois.
- Je ne sais pas. Il est parti. Je vis chez ma tante lui répondis-je pratiquement d’un ton monocorde pour ne pas qu’il devine le trouble dans lequel je me trouvais.
- Je vois…Ils sont….ils sont bien avec toi ?
Comment lui dire la vérité ? Comment lui exposait mes désillusions sans devoir parler de la honte qui m’accablait. Il n’attendit pas ma réponse comprenant bien plus dans mon silence que quelque chose n’allait, il repartit sur une autre question :
- Tu fais quoi en ce moment ?
Ce que je faisais ? Je fuyais loin de cette maison qui voulait m’engloutir. Je fuyais le dangereux sourire de mon cousin. Je fuyais la glace entourant le cœur de ma tante qui m’accuserait à coup sur d’avoir fait du charme à son fils.
- Je fuis répondis-je sans réfléchir.
Il s’arrêta pour me regarder fixement dans les yeux.
- Tu fuis ?
Je soupirai serrant dans ma poche, l’instrument qui m’avait condamné au plus odieux des chantages.
- Oublie ce que je viens dire lui répondis je en me mordant la lèvre pour ne pas pleurer.
Nous arrivâmes chez lui sans nous en apercevoir. Il me fit assoir sur le canapé du salon. Il m’embrassa comme nous le faisions lorsque nous étions ensembles, sans doute pour me transmettre un peu de réconfort. Il m’avoua par la suite qu’il avait souvent pensé à moi lorsqu’il avait appris pour mon frère, que le lycée sans ma présence lui apparaissait morne. Peut-être ce fût ces paroles qu’il prononça ou le ton qu’il prit pour les prononcer, toujours est-il que l’instant d’après, j’étais dans ses bras, l’embrassant, ma langue jouant avec la sienne. Et puis le blanc, une foule de sensation de caresse, de plaisir, désir… je perdis cette journée là, ma virginité sans aucun regret. Seb s’excusa croyant avoir profité de ma faiblesse. Je le dévisageai un instant voyant bien sur son visage aucun signe de regret. J’en éprouvai un soulagement.
- A dire vrai, c’est moi qui ait profité de toi lui répondis-je
Il haussa les épaules.
- Tu as changé me dit-il soudainement t’as l’air presque d’un être humain.
« Presque d’un être humain » le compliment me fit sourire. Je reposai ma tête sur sa poitrine pour entendre le battement de son cœur. C’était rassurant de sentir sa chaleur, elle pensait mes blessures. Je pensai amèrement que si j’acceptais le chantage de mon cousin, il n’aurait jamais ma virginité.
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MessageSujet: Re: La tante au coeur glacé   La tante au coeur glacé Icon_minitimeMer 7 Jan - 17:34

Je me précipitai dans la douche pour nettoyer le sang qui coulait le long de mes jambes. L’eau glissa, nettoyant peu à peu le sang.
- Est-ce que ça va ? me demanda Seb qui venait de se réveiller.
- Oui ça va lui répondis-je
Il me regarda tout le temps de ma douche sans mot puis il me dit enfin en m’entourant d’une serviette :
- Il faut se dépêcher mes parents vont rentrer….
J’hochais de la tête sans broncher un traitre mot. Je m’habillais en silence pour ne pas briser ce monde dans lequel je m’étais plongée. J’avais l’impression qu’une seule parole me ramènerait directement aux enfers.
- Je te raccompagne chez toi me dit-il
Ces quelques mots eurent le don de me ramener dans cette réalité poignante. « Chez moi » ? Avais-je encore un chez moi ? Pouvais-je réellement qualifier de chez moi, cette maison où m’attendait le bourreau. Ce bourreau qui savait pertinemment qu’il avait gagné depuis bien longtemps déjà…. Il ne fallait pas qu’il voit Seb. Il ne fallait pas que j’entraîne Seb dans ma chute.
- Ce n’est pas la peine… je vais rentrer toute seule… Ce n’est pas loin. Lui répondis-je.
Je me rhabillais rapidement puis lui jeta un dernier regard avant de partir.
Lui je ne le détruirais pas….
J’avais détruit maman, puis mon frère et j’allais sans doute me détruire en me vendant à mon cousin. Un frisson de dégoût parcouru toute mon échine. Je revis ces yeux qui semblaient vouloir m’engloutir puis ceux de Seb si différents, des yeux dans lequel je pouvais lire un respect pour la personne qui était avec lui. Le chemin du retour me sembla beaucoup moins loin. La maison surgit devant moi plus rapidement que je l’eu cru. Je passai l’immonde barrière blanche, ouvrit la porte d’entrée. Je constatai avec soulagement le vide de la pièce, personne n’était là. Je me laissais tomber dans le canapé, comme une ivrogne. Je fermai les yeux un instant pour revoir les visages de maman et de mon frère. Qu’auraient-ils pensé de tout cela ? Qu’auraient-ils fait à ma place ? La réponse était évidente : ils auraient encaissé sans rien dire pour faire tourner le monde. Mais maman se serait-elle donné à un type comme mon cousin après s’être donné à papa ? Sûrement que non mais maman n’était pas moi…. elle avait eu une vie normale, entourée de parents normaux qui la protégeaient de garçons comme mon cousin. Elle n’avait pas été abandonnée par son père, à quitter sa maison pour une maison « imfamiliale » où chaque occupant semblait être un parasite qui se nourrissait de la branche qu’on leur offrait. Soudain, je ne fus plus seule avec mes pensées. Un souffle entra dans mon oreille pour me murmurer :
- Alors tu l’as perdue ?
Je sursautai puis me retournai pour découvrir mon cousin affichant un sourire qui me fit l’effet d’une douche glacée.
- Alors tu l’as perdue ?
Pas besoin de feindre de l’incompréhension, il savait.
- Tant mieux, je n’aime pas être le premier… ça fout du sang partout… continua-t-il sans attendre ma réponse
Puis il s’approcha de moi, fit glisser une main le long de ma joue puis me murmura doucement en approchant ses lèvres des miennes :
- Maman n’est pas demain soir…
Puis il me laissa la. Ma tante arriva à ce moment ignorant ou feignant de ne pas voir la soudaine pâleur de mon visage. Je fuyais dans ma chambre, m’allongeai sur mon lit. Mon corps se mit à trembler puis une à une silencieusement, elles se mirent à glisser dans l’oreiller. J’étais pris dans le piège que m’avait tendu mon cousin.

~

La nuit, la journée passèrent beaucoup trop vite. L’angoisse n’eut même pas l’effet de rallonger le temps pour me laisser le temps d’espérer qu’il revienne sur sa décision. Les minutes claquaient à mes oreilles en entendant son pas de play-boy débarquait. Je me ressaisis ravalant tout au fond de moi l’envie de supplier. Calmement, beaucoup trop calmement, je préparais à dîner. Je senti bientôt sa présence derrière moi.
- Tu as fait quoi à manger ? me demanda-t-il en humant les odeurs qui s’échappaient de la cuisine.
- De la soupe en entrée, une pizza … je n’ai pas fait de dessert car je ne savais pas quoi faire…
On aurait presque cru à une conversation normal entre personnes de même famille seulement il me répondit :
- Le dessert… en prenant un ton plein de sous-entendu.
Je senti ses doigts glisser le long de mon dos m’arrachant des frissons glacés de peur. Il m’attira contre lui tout en caressant mes hanches, déposa un baiser dans mon cou.
- Tu sens bon me dit il
Je ne répondis rien crispant mes mains sur le tablier. Il me tourna vers lui, me manipulant comme un de ces mannequins que l’on voit dans les magasins. Ses yeux se plongèrent dans les miens :
- Tu me déteste hein?… tu ne devrais pas… après tout, moi, je ne te laisse espérer rien alors qu’avec l’autre, tu espères ….
- Tais-toi lui dis-je ne voulant pas entendre ce que moi-même j’espérais
Il feignit de ne pas entendre ma requête et continua sur le même ton traînant sur chaque syllabe comme pour bien imprimer dans mon cerveau les mots qu’il prononçait :
- Tu espères des sentiments de sa part… dis-moi, t’a-t-il qu’il t’aimait ?
Je revis par flash toute la scène d’hier. Seb n’avait rien dit, pas même qu’il m’avait désiré. Il s’était excusé puis c’est tout.
- Même pas un compliment ? me demanda mon cousin
Un compliment sur quoi ? Sur mes prouesses sexuelles ? Non même pas… il m’avait juste dit qu’il me trouvait presqu’humaine. Je retins ma douleur, sentant les miettes de mon espoir s’envoler loin de moi. Mon cousin déposa un baiser sur mes lèvres, sa langue cherchant la mienne qui tentait de fuir tout au fond de ma gorge. Elle finit par la trouver. Elle s’enroula autour de la mienne. Je sentis tout mon être suppliait la fin de tout. Il finit par me lâcher, son regard évitant le mien.
- Tu viens manger ? me demanda-t-il
Je m’essuyais les lèvres rapidement d’un geste de la main puis lui apporter les plats. Le dîner se passa en silence. Je gardais obstinément la tête baissée sur mon assiette pour ne pas voir son visage. Mon portable sonna. Avais-je le droit de répondre ? Il prit le téléphone dans sa main puis nonchalamment il regarda le numéro et le nom qui s’affichaient.
- Seb ? c’est lui le type… me demanda-t-il en désignant le portable du doigt.
Je n’eu pas le temps de répondre, mon cousin décrocha :
- Tu es Seb ? Ecoute, elle ne peut pas répondre pour l’instant, elle est occupée… Tu as un message pour elle ?...
J’entendis la voix de Seb mais ne comprit aucun mot qu’il prononça. Tranquillement, mon cousin raccrocha et posa le téléphone à côté de lui.
- Qu’est-ce qu’il t’a dit ? lui demandai-je dissimulant les tremblements de ma voix derrière une voix ferme.
Il soupira, se cala dans sa chaise, croisa les bras sur sa poitrine.
- Que ce qui s’est passé cet après-midi….
Je voulu fuir pour ne pas entendre, il me bloqua contre le mur m’ôtant toute possibilité de fuir.
-ce n’est même pas ce que tu crois… il a dit qu’il avait aimé ça. Me dit-il.
Il avait aimé ça ? Et moi ne comptai-je pas à ses yeux ?et les sentiments ? Seb venait inconsciemment de détruire l’envie que j’avais de le revoir. Mon cousin soupira devant ma pâleur puis d’un ton moqueur, il me dit :
- Les hommes ne sont pas des princes charmants, petite fille.
Maman s’était trompée lorsqu’elle m’avait dit qu’un jour, je rencontrerais sûrement quelqu’un qui prendrait soin de moi. Cette fois-ci, lorsque je sentis les mains de mon cousin défaire les boutons de mon chemisier, il n’y eut pas envie de le repousser. Je me sentais devenir automate et cela me fit peur alors pour ne plus sentir ce froid dans mon corps, je m’accrochais à sa nuque. Le vide semblait vouloir m’engloutir pour me porter vers un endroit sans lumière.

~

Il me pénétra sans violence ce qui me surprit pour un être de sa part. Il me fit l’amour dans son lit avec une délicatesse déconcertante. Je me surpris moi-même en éprouvant un certain plaisir tout au long de son va et viens en moi. Il s’écroula enfin à mes côtés. Je redressai la tête pour apercevoir l’éclat de ses yeux mais il avait fermé les paupières. Un certain sourire erra un moment sur ses lèvres.
- Ça fait du bien dit-il je me sens détendu… Tu as été bien mais je pense ça peut-être mieux.
Je le regardai un peu surprise par cette tirade. Seb ne m’avait même pas complimenté, pas même un petit mot pour me dire qu’il avait apprécié.
- Tu ferais bien de regagner ta chambre… A moins que tu veuilles passer la nuit à mes côtés seulement je ne te garanti pas une bonne nuit de sommeil.
Etait ce vraiment une menace ou contraire le désir inavoué de me voir rester à ses côtés ? Le doute s’empara de moi, l’espace d’un instant. Il fut de courte durée car il me demanda aussitôt si Seb avait été mieux que lui.
- Ca ne te regarde pas lui dis-je
Je repartis donc pour regagner ma chambre. Je pris l’ocarina puis entonna un petit air tout doucement.
- Tu recommences à en jouer ? me demanda mon cousin qui s’était levé en entendant l’instrument.
Je le dévisageais longuement en pensant qu’au moins il avait eu l’idée de passer un caleçon.
- Pourquoi tu aurais voulu que j’arrête d’en jouer ? lui demandai-je.
Il ne répondit pas s’enfermant dans un mutisme qui ne lui ressemblait. Cela faisait plusieurs mois que je vivais avec lui sous le même toit et il me vint à l’esprit pour la première fois que peut-être mon cousin jouait un rôle. Je crus qu’il allait me laisser car il se détourna de moi marquant une pause sur le seuil de la porte :
- Au fait… tu joues bien…..Tu peux continuer ça ne me dérange pas…
- Pourquoi tu me refasses chanter ? lui demandai-je
Il haussa les épaules puis m’adressa un petit sourire en coin :
- Ca je ne le sais pas encore.
Je soupirai un peu exaspérée par son manque de clarté par rapport à mon sort. Je m’adossai un peu mieux contre mon oreiller puis me remit à jouer.
Qu’importe que tu me le fasses payer pensai-je j’aimais le son de l’instrument.
Il fit demi-tour, s’assit à côté de moi, tournant la tête vers la fenêtre.
- Tu as vraiment détesté ? me demanda-t-il tout à coup.
J’aurais voulu qu’il me regarde pour voir l’expression de son regard à ce moment là mais sa tête regardait obstinément la pluie qui tombait maintenant. Je ne sus que répondre masquant mon hésitation derrière le masque que je portais depuis ma venue ici. La lune vint s’échouer sur nos corps donnant à sa peau une jolie teinte nacrée. Je vis alors sur sa main, une cicatrice assez étrange. Il vit mon regard sur sa main et la dissimula derrière sa jambe. Mon cousin cachait-il lui aussi des secrets auxquels nul n’avait accès.
Il se leva et partit vraiment cette fois. La cicatrice sur sa main me rappela la main gantée de mon frère. Je contemplai le silence en mélangeant mon cousin à mon frère décédé. Peut-être que lui aussi masquait ses émotions mais derrière un masque de pervers qui parfois, en de rare occasion, pouvait glisser un peu, comme ce soir-là.

~

Ma tante revint traînant derrière sa fidèle froideur du grand nord contaminant mon cousin qui reprit ce soir-là, l’image impassible du fils parfait.
- Tout s’est bien passé ? demanda-t-elle plus par courtoisie que par intérêt.
Mon cousin se contenta de hocher de la tête et moi de murmurer un petit oui minable qui ne l’alerta guère. Elle trônait sur le canapé, vêtue d’une robe aussi blanche que la neige, ses mains aux ongles parfaits posées sur ses genoux attendaient de pouvoir s’emparer de la chaleur dégagée par la tasse fumante de thé.
- Je t’ai peut-être trouvée un lycée me dit elle.
Je vis mon cousin braqué aussitôt sur elle un regard qui trahissait un certain trouble. Cette expression fut si brève que je crus l’avoir imaginé. Et pourtant, je sentais un certain intérêt pour le destin de sa proie.
- Oui le lycée de****. Il sera parfait… ils feront de toi une excellente jeune fille…. Ils dompteront ta colère pour faire de toi, une femme telle que moi…. continua-t-elle.
Ses paroles m’arrachèrent un frisson d’angoisse. Devenir comme elle ?
- Tu penses qu’ils arriveront à la faire devenir comme toi, maman ? demanda mon cousin
Quelque chose perça dans sa voix. Quelque chose qui me fit le regarder. Ma tante ne vit pas l’expression de son visage car elle se baissa vers la tasse tout en continuant à parler.
- Oui j’en suis persuadée…. Ils ont tout ce qu’il faut… au besoin, ils m’ont dit qu’ils disposaient même d’un internat. Ce serait bien non ? ils pourront la surveiller le soir... Et le weekend, je la surveillerais à mon tour.
Je fis un effort incommensurable pour ravaler la bile qui montait en moi. Pour qui me prenait-elle ?
- C’est donc ça que tu es partie faire, hier ? demanda-t-il
- Entre autre… je suis aussi allée voir ***. Je me demande même pourquoi j’y suis allée, j’ai du passer la soirée à écouter leur garnement pleurer sur la mort de son chien. Je ne comprends pas comment on peut pleurer sur un mort…encore moins un animal… la mort fait partie de la vie, non ? tout le monde meurt alors je ne comprends pas leurs besoin d’enquiquiner le monde avec leur insupportable besoin de s’épancher…. Lui répondit-elle tout en me regardant.
Les mains de mon cousin se crispèrent un instant sur la tasse puis il s’en alla comme si il ne pouvait en supporter d’en entendre davantage. Je le suivais un instant des yeux. Ma tante me rappela que c’était d’elle qu’on devait s’occuper en toussotant légèrement. Obéissante, je m’assis en face d’elle, bien droite, laissant toutes les sensations éprouvaient en faisant l’amour remonter en moi et les cachant derrière le faux masque de la jeune fille attentive et compréhensive. Que n’aurais-je pas donné pour ne pas entendre la suite.
- Et ce garnement me vrillait les oreilles de ses pleurs en disant que son chien avait été si gentil avec lui et si beau. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire remarquer que c’est facile de dire cela d’un être qui n’est pu. En plus, son chien n’est plus beau puisqu’il pourrit en terre dans le jardin. Et là, il s’est mis à pleurer de plus belle, va-t-en savoir pourquoi ? Au moins, ses parents se sont excusés pour le dérangement puis l’ont monté dans sa chambre. Je l’entendais malgré les deux étages pleurer encore et encore. J’en ai eu la migraine pendant tout le reste de la nuit.
- Vous allez mieux, ma tante ? lui demandai-je
- Oui beaucoup mieux, j’ai pris deux cachets et maintenant ça va.
- Puis-je disposer pour aller chercher le livre de recette que j’ai laissé dans ma chambre ?
- Oui bien sûr…
Je me levai sans mot affectant le plus possible l’indifférence. Je montai les escaliers, arrivée en haut démarche, je me senti projetée contre le mur. Je levai la tête pour comprendre ce qui se passait lorsque les lèvres de mon cousin se déposèrent sur les miennes. Ses bras entouraient mes hanches me serrant tout contre lui comme pour me noyer. Ce que je retins de cette-nuit là, fut le léger tremblement de ses lèvres. Un tremblement qui rejoignait curieusement le mien….
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MessageSujet: Re: La tante au coeur glacé   La tante au coeur glacé Icon_minitimeMer 7 Jan - 17:36

Le ciel semblait recouvert d’une épaisse couche de suie qui avait même pris dans son sillage la lune et les étoiles. On ne voyait personne dans les rues, pas même les habituels noceurs, ni les mendiants qui les hantent. Il n’y avait pas un souffle d’air. Soudain, il apparut : le cadavre du chien s’engagea dans la rue qui menait à la maison. Avec horreur, je le vis passer la grille de la maison, remonter tranquillement l’allée. Il s’arrêta sur le seuil de la porte pour humer l’air. Il grogna de plaisir percevant sans doute l’odeur de la personne qu’il cherchait. La porte s’ouvrit sous la pression d’une de ses pattes. Il entra, passa le salon puis s’arrêta au pied des escaliers. Il jeta un coup d’œil à gauche et à droite puis grimpa les marches en dévoilant ses crows dégoulinant de bave. Ses deux orbites vides s’arrêtèrent devant une porte, elle aussi blanche. Etait-ce la mienne ? Pensai-je avec angoisse me demandant quel pêchait avais-je pu commettre pour être l’objet de sa vengeance. En effet, c’était la vengeance qui portait ses pas, donnait à ses orbites une teinte rouge. De nouveau, la porte s’ouvrit dévoilant une chambre dotée d’un lit où reposait une personne endormie ne se doutant aucunement de ce qui se tramait. Le cadavre entra, s’avança puis bondit sur le lit pour s’attaquer à la gorge de la femme endormie. Le sang coula à flot recouvrant le lit, le sol, les murs, tout absolument tout vira au rouge.
Je me réveillai en sursaut, frémissante, trempée de sueur. Je poussai un soupir de soulagement en constatant que j’étais seule dans ma chambre. Inconsciemment, ma main se porta à ma gorge pour vérifier l’absence de morsure. Je me levai pour aller me passer de l’eau sur le visage, sur la pointe des pieds pour ne réveiller personne. Je passai devant la porte de mon cousin. Je m’arrêtai un instant tendant l’oreille. Quelqu’un s’agitait
« Non…pitié…ne m’en veux pas… non…pas ça ! » entendis-je
Sans hésiter, j’ouvris la porte, j’avançai vers le lit. Mon cousin était bien là, suffoquant, se débattant. Faisait-il le même cauchemar que le mien. Je l’appelai, il restait comme dans l’impossibilité de se réveiller. Je posai une main sur son épaule pour le secouer. Soudain, sans doute pour se défendre, il l’attrapa, la tira vers lui. Je basculai vers lui. Sans trop comprendre comment, je me retrouvais bientôt sous lui, ses deux mains bloquant les miennes. Ses yeux se fixèrent sur les miens. Je pu voir dans ce regard la terreur mêlée à la culpabilité. Tout son corps frissonnait encore sous l’effet de cette terreur. La sueur perlait sur son visage livide. Il resta quelques minutes dans cette position puis il poussa un soupir de soulagement :
- Ce n’est que toi….
Il se laissa tomber sur moi relâchant tous ses muscles. Il était comme après l’orgasme. J’entendais sa respiration tentant vainement de retrouver un rythme normal. Ses mains glissèrent de mes poignets vers mes épaules.
- Tu as fait un cauchemar, toi aussi ? me demanda-t-il en se rendant compte de l’humidité de mon corps.
Les yeux fixés sur le plafond, je revis le cadavre du chien qui tranchait la gorge de la femme en un coup de crows.
- Oui dis-je
Sans réfléchir, je mis à caresser ses cheveux comme maman le faisait lorsque je venais d’avoir une grosse frayeur.
- J’ai rêvé de papa me dit-il
Je me tu espérant qu’il me raconte un peu mais il n’ajouta plus rien seulement que je devais regagner ma chambre avant que ma tante ne nous trouve et s’imagine des choses. Je reparti donc en me rendant compte que c’était la première fois que je l’entendais faire référence à son père. Avait-il rêvé du cadavre de son père venant dans cette maison ? Je ne pu résister à jeter un coup d’œil dans la chambre où dormait ma tante. Elle dormait d’un sommeil paisible. Je reparti avec l’horrible idée que ma tante avait transféré son cauchemar sur moi. La culpabilité, qu’elle aurait du éprouver envers « le garnement et son chien », était venue se loger en moi.

~

Le matin, je me brossai les dents lorsqu’il débarqua dans la salle de bain. Il referma la porte et j’entendis le bruit de la clé tournée dans la serrure. Je fis mine de ne m’apercevoir de rien. Ils s’avança vers moi, ses mains chaudes glissèrent sur le devant de mon corps remontant vers ma poitrine, ses lèvres se posèrent dans mon cou. Je pris le verre d’eau puis recracha le dentifrice avec l’eau.
- Ma tante… soupirai-je
- Elle dort me répondit il en m’embrassant l’épaule.
- Si elle se réveille et nous surprend….
Il me fit faire demi-tour, me maniant comme une simple marionnette. Ses lèvres se posèrent sur mon front, mon nez, mes paupières, sur mes joues et enfin mes lèvres. Sa langue se noua à la mienne. Le temps sembla s’arrêter. Mon cousin libéra mes lèvres.
- Tu as raison….
Pourtant ses bras restèrent autour de ma taille. Il attendait quelque chose. Quoi ? Je me sentis éperdue. Ses mains prirent mes poignets puis me firent remonter mes bras jusqu’à déposer mes mains sur ses omoplates. Il voulait que je le prenne dans mes bras. Il resta un moment ainsi cachant sa tête dans mon cou. Puis des bruits de pas le libèrent de mon emprise. Il reprit son masque au sourire de pervers.
-j’ai envie de toi, me dit-il, cet après-midi, maman sera pas là et moi si alors….
Il repartit, je l’entendis parler à ma tante dans le couloir.
- Tu as passé une bonne nuit, maman ? lui demandait-il
- Bien sûr pourquoi, veux-tu que j’ai passé une mauvaise nuit ?
- Pour rien maman…
Du regret, de la tristesse, j’apprenais à lire dans chacune intonation de sa voix depuis que nous avions fait l’amour. J’avais l’impression de parvenir à le décoder de plus en plus. Il me tardait de voir apparaître l’image réelle de ***. Je pris ma douche puis m’habiller en vitesse. La matinée se déroula comme à l’accoutumée : ménage, repassage. Pour le midi, sachant que personne ne rentrerait, je me fis un sandwich. Je le terminai à peine lorsque mon téléphone sonna. C’était Seb, il voulait me voir. Il n’avait pas cours, cet après-midi.
- Je ne peux pas lui dis-je
- Ecoute, essaye de te libérer ça ne prendra pas longtemps me dit Seb
- Mais…
- Viens, je veux vraiment te parler.
- Ça ne prendra vraiment pas longtemps ?
- Non… Retrouve-moi à la fontaine…
- D’accord ? quelle heure ?
- Disons dans une heure.
- A tout à l’heure
- A toute.
Que me voulait Seb ? Je soupirai avec presque l’envie de renoncer à le voir en me disant à moi-même que si je ne rentrais pas avant le retour de*** ce serait la catastrophe. Je pris les clefs de la maison, mon écharpe oubliant mon portable sur la table basse du salon. Je courrai dans les rues arrivant à la fontaine essoufflée. Seb était là, assis sur son banc, le regard fixé sur sa montre.

~

Il leva la tête vers moi plongeant un instant son regard en moi.
- Enfin te voilà me dit-il
Il se leva, s’approcha de moi. Il n’y avait pas de sourire sur son visage, pas de soulagement de me voir, juste une sorte d’exaspération qui empêchait ses lèvres de desserrer.
- Que me veux-tu ? lui demandai-je
Il ne répondit pas toute de suite. Il fit des ronds dans la neige avec ses pieds cherchant ses mots.
- Tu es pressée ? me demanda-t-il
Pressée ? Oui, je l’étais. Je voyais les aiguilles de sa montre avançaient indiquant que le temps continuait sa marche, imperturbable, indifférent à mon angoisse.
- Assez oui lui répondis-je.
Il soupira puis respira l’air glacial comme pour se donner du courage.
- Quand je t’ai appelée…Tu n’as répondu… qui était ce type qui m’a répondu ?
Etait ce de la jalousie ou une simple envie de savoir ? Toute fille de mon âge aurait sans doute répondu « de la jalousie » mais depuis mon arrivée chez ma tante, tout mon système d’émotion, d’intuition, de reconnaissance de sentiments était sans dessus dessous. Et puis l’histoire avec mon cousin n’arrangeait pas les choses. Seb attendait ma réponse affichant l’air du type qui questionne par courtoisie. Il me vint l’horrible sensation de me retrouver face à ma tante. Je frissonnai chassant cette image loin sous la neige.
- C’était mon cousin… dis-je
Il fit une pause puis reprit son interrogatoire :
- Il est… sympa avec toi ?.... tu l’aimes bien ?
Entendre le mot « aimer » me prit de court. L’aimais-je bien ? Sans le vouloir, je me retrouvai à des kilomètres de Seb explorant les méandres de mon esprit pour trouver que répondre. Je revis l’odieux chantage, son sourire de pervers… Tout de son mauvais côté… Oui ce côté-là, je ne l’aimais pas. Et puis, il y avait cet autre côté, celui qui avait aimé ma musique, celui effrayé par un cauchemar puis celui de ce matin qui avait cherché la tiédeur de mes bras… le détestai-je vraiment ? Je me rendis compte que je me retrouvai moi-même au pied d’un mur que mon cousin avait bâti. Arriverai-je un jour à comprendre *** ?
Seb toussota pour me ramener devant lui. Il me posa de nouveau la question en voyant que je ne me rappelai plus de celle-ci.
-si je l’aime bien ?... C’est mon cousin, tu sais, je ne le déteste pas. Dis-je me rendant bien compte que je sortais là une formule bien vague pouvant passer pour une demi-vérité.
- et moi ? Qu’éprouves-tu pour moi ? me demanda-t-il en se tournant vers la fontaine. Je ne voyais plus que son dos. Que devais-je répondre ? Je ne le savais pas moi-même.
- je ne sais pas dis-je me rendant compte que mes paroles pouvaient blesser. Je devais être honnête.
Il me regarda bien dans les yeux cette fois ci. Il poussa un soupire qui ressemblait bien à un soupir de soulagement.
- Je ne sais pas moi-même ce que j’éprouve pour toi… Je voudrais … je ne sais pas…enfin si, je sais… je ne veux pas d’histoire d’amour compliquée… je voudrais que nous soyons amis et c’est tout.
Je le regardai puis hochait de la tête affirmativement. Ma vie étant compliquée, je ne me voyais pas non plus recommencer à sortir en tant que petite amie avec Seb… Ma tante l’aurait-elle permis ? J’en doute. Nous nous quittâmes sur cet accord. Je rentrai à la maison. La porte de la maison se retrouva bientôt devant moi. Elle s’ouvrit en grand sur mon cousin, il m’attrapa par le poignet et me projeta à l’intérieur.
- Tu étais où ? me demanda-t-il
Il ne tenait dans son autre main, les deux téléphones portables indiquant qu’il avait essayé de me joindre. Je levai la tête vers lui. Ses yeux verts brillaient. Je pouvais y lire un entremêlement de sentiment : colère, inquiétude et un autre sentiment : la jalousie ?

~

Je regardais ses traits crispés de fureur, la petite veine qui ressortait de son front. Je le regardais sans pouvoir parler. Mes pensées m’entraînaient vers une série de questions :
De la jalousie ? Vraiment ? Pourquoi ? Non… Je suis bête. Ca ne peut pas être ça… Il est furieux de ne pas m’avoir trouvée là à son retour prête à me donner à lui…. Et pourtant…. Cette inquiétude dans ses yeux que signifie-t-elle ? Non ce n’est pas de l’inquiétude… Il se fiche de moi…. cependant…..
Mes pensées se répondaient à elle mêmes se contredisant et n’apportant rien d’autres qu’une envie que tout s’arrête. Ma tête tournait.
- J’étais dehors lâchai-je au bout d’un moment.
Réponse parfaitement idiote, j’en convenais. Je crus un moment qu’il allait me secouer comme un prunier.
- Ça merci, je le sais, me dit-il, mais où ?
Je failli l’envoyer balader en lui répondant un « ça te regarde ? » ou encore un « ça se sont mes affaires », je me retins de justesse. Je lui dis la vérité.
- Dehors avec Seb murmurai-je en détournant la tête.
Il me lâcha si brusquement que mes jambes affaiblies par la course se dérobèrent sous moi, je me retrouvai parterre, je ne vis plus que ces jambes en face de moi.
- Tu étais avec lui… dit il d’une voix si basse qu’il me fallut tendre l’oreille pour pouvoir l’entendre.
Je me relevai difficilement en ayant la tête qui continuait de tourner. Il me laissa la sans rien ajouter d’autre. Il ne revint dans la cuisine au bout d’un moment pour me demander :
- Tu l’aimes ?
Cette question me troubla tellement qu’au lieu de couper le légume que je tenais en main, je me fis une coupure sur le doigt. Le sang se mit à couler. je vis alors une chose surprenante : mon cousin devint pâle comme un cadavre, je le vis se tenir la tête à deux mains, pris de tremblement.
- **** ça va ?
Il voulut s’éloigner de moi mais ses jambes le trahirent, elles ne le portaient plus. J’arrivai près de lui le soutenant de mes bras.
- Ton doigt, me dit-il d’une voix faible, éloigne-le.
Je cachai le doigt blessé dans ma poche. Je m’accroupi près de lui qui s’était laissé glissé contre le mur. Je dissimulai mon inquiétude tant bien que mal.
- Ça va mieux ? lui demandai-je
Son regard vitreux se posa sur moi, sa respiration se calmait peu à peu.
-oui ça va me répondit-il.
Il tourna la tête vers la fenêtre regardant la neige qui tombait à nouveau. Je compris que mon cousin avait la phobie du sang.
- C’est le sang… je ne le supporte pas… me confia-t-il confirmant la révélation que je venais découvrir.
Je pris ses mains tremblantes et froides entre les miennes les pressant sur ma poitrine pour lui apporter de la chaleur. Il tourna la tête vers moi me laissant découvrir combien il était surpris par mon geste.
- J’étais avec Seb mais il ne sait rien passé… nous ne sommes qu’amis lui et moi…. lui dis-je alors poussée par une raison obscure.
Il haussa les épaules pour me prouver qu’il s’en fichait. Et pourtant… la lueur du soulagement et de la gratitude brillait dans ses yeux.
Je rendis compte à cet instant précis que la haine que j’avais pour mon cousin avait pratiquement disparu. Un autre sentiment venait peu à peu la recouvrir.
- Je ne te déteste pas me dit il soudainement seulement il ne faut pas qu’elle le découvre.
Elle ? Parlait-il de ma tante ? Et ces quelques mots « je ne te détestes pas » pourquoi font-ils battre un peu plus fort mon cœur ?
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MessageSujet: Re: La tante au coeur glacé   La tante au coeur glacé Icon_minitimeMer 7 Jan - 17:39

Il se remit difficilement sur ses jambes cherchant appuie sur mes épaules frêles pour aller s’assoir dans le canapé. Je lui servis une tasse de thé sentant qu’il avait besoin de se réchauffer. il la prit entre ses deux mains avec une reconnaissance visible.
- Merci me dit-il
C’était la première fois qu’il me remerciait cela me fit plaisir. Une boule de tendresse monta en moi me poussant à lui sourire d’un vrai sourire. Il allait dire quelque chose lorsque la porte s’ouvrit sur ma tante et une jeune fille que je n’avais jamais rencontrée. Mon cousin remit aussitôt son masque, obéissant au fils invisibles que maniait ma tante. Il vint aussitôt vers elles ne manifestant plus aucun intérêt.
- Ma tante, tu rentres tôt… j’ignorais que L devait venir…. C’est une agréable surprise, je suis ravie de te voir ici, L.
- Et moi je suis ravie d’être ici, *** mais qui est cette personne ? demanda L. en pointant son menton vers moi.
- C’est ma nièce, L. tu sais, je t’en ai parlé. Répondit ma tante
- C’est donc elle, la brebis égarée ? demanda-t-elle
- Oui c’est elle…
Elle se tourna vers moi :
-****, je te présente L. C’est une jeune fille tout comme il faut alors observe la bien et prend exemple sur elle.
J’acquiesçai bien entendu me demandant ce que ma tante pouvait lui trouver car à dire vrai, elle n’était pas spécialement jolie. Je le découvris bien plus tard après le dîner. Elle était exactement comme ma tante déchargeant ses soucis sur mon cousin.
- Tu sais, ****, ma sœur m’en a encore fait voir de toutes les couleurs juste parce qu’elle voulait absolument faire un gâteau pour l’anniversaire de maman alors qu’il est si simple de l’acheter chez le pâtissier. Bien sûr, elle n’a pas réussi et la cuisine est devenue un vrai chantier … et la nouvelle femme de chambre, une vraie plaie qui se bourre à coups d’antidépresseur, me menace de se pendre si je continue à lui dire de faire attention… Je vais demander à maman de la licencier, qu’elle aille se pendre dans une autre maison que la mienne.
Et elle continuait encore et encore. Ma tante acquiesçait de temps à autre montrant de l’intérêt pour la litanie de la jeune femme. Elle remarqua alors qu’une personne n’était pas captivée par ce qu’elle racontait. Elle se tourna vers moi :
-mademoiselle, vous êtes d’une impolitesse lorsqu’une personne parle, vous vous devez d’écouter. N’êtes-vous pas d’accord avec ce que je viens de dire ? oui je le vois dans vos yeux…mais vous ne pouvez pas comprendre, vous…
Elle s’interrompit car mon cousin lui coupa la parole :
-laisse L., elle n’y connais pas grand-chose…elle ne vient pas du même monde que toi….La faire parler en tablant sur son ignorance ne mènerait à rien juste à démontrer sa stupidité…..
Je me levai incapable de continuer à les voir discourir sur ma prétendue stupidité, je fuis en direction de la cuisine en prenant l’excuse de devoir amener la salade. J’entendis ma tante s’exclama :
- Je suis heureuse de constater que vous vous entendez bien. Vous serez un couple parfait lorsque vous serez mariés… L. quand ton père doit-il venir pour signer le contrat avec mon entreprise.
- Dans pas longtemps, il sera de retour de son voyage d’affaire après demain, je pense qu’il prendra rendez-vous avec vous pour le contrat et régler les préparatifs du mariage….
Une boule de dégoût se forma dans ma gorge. Il était fiancé…. Il m’avait fait l’amour et fait de moi la fille qui drague un homme déjà fiancé. Je pris le saladier pour y déposer la salade que j’agrémentai de vinaigrette puis je revins dans le salon, le visage impassible. J’appris le lendemain que le lycée où ma tante m’envoyait était le même que celui de L.

~

Je passai la nuit à me retourner sans pouvoir trouver le sommeil, furieuse contre mon cousin. Durant le reste de la soirée, après la salade, il m’avait complètement ignoré : pas un mot, pas un regard, le néant total. J’eu l’impression d’être retournée quelques mois en arrière où il parlait avec ma tante de moi, en ma présence et ne se préoccupant aucunement de mon avis. L. se comporta exactement comme la jeune fille modèle que ma tante rêvait que je devienne. Je voyais en elle mon futur moi, cela me fila la nausée. Je priai intérieurement pour que jamais je ne devienne ainsi. Mais aurais-je le choix ?
Le lendemain, ma tante proposa que nous allions toutes les trois au lycée. Le voyage en voiture fut silencieux pour moi, assise à l’arrière, L. faisait des éloges sur le lycée croyant bon de rajouter à chaque fin de phrase :
- Ne vous inquiétez, ils seront y faire avec elle. Elle deviendra une jeune fille bien élevée dont vous n’aurez pas honte.
Inutile de préciser que ce « elle » qui faisait honte à ma tante se trouvait assise à l’arrière à écouter chaque parcelles de conversations rêvant qu’un ouragan emportasse loin d’ici les deux commères. Je les écoutais sans manifester le moindre mécontentement, sans parler pour attirer les foudres de ces deux femmes qui ne pourraient s’empêcher de répondre :
- Ce n’est pas poli de couper la parole aux gens lorsqu’ils parlent.
Oh bien sûr, j’aurais pu répondre par un :
- Et il n’est pas plus impoli d’ignorer les gens et de ne pas les écouter.
Seulement, je suis sûre qu’elles n’auraient pas manqué de me rétorquer que je n’étais qu’une insolente et en tant que tel je n’avais pas mon mot à dire. Tandis que je refrénais toute la gamme de sentiments par laquelle je passais, nous arrivâmes au lycée. Mes craintes se confirmèrent à peine passer la porte principale. J’avais l’impression d’entrée dans un autre monde dans lequel il me serait impossible de vivre. C’est simple, on se serait cru en pleine pièce de théâtre : robe descendant au collet monté et descendant jusqu’aux pieds, démarche affectée, ton de tragédienne, langage de seizième siècle. J’avais l’impression d’avoir fait un bon dans le temps en arrière. Un valet nous ouvrîmes les portes du bureau de la directrice, nous annonçant d’une voix de ténor. La directrice s’avança vers nous, prenant des attitudes de reine qui reçoit ses sujets. Je frissonnai d’horreur. Je vis L. et ma tante lui faire une révérence, chose que je ne savais pas faire aussi me contentai-je d’incliner la tête en signe de salutation. La directrice me regarda détaillant chaque morceau de ma robe, de ma coiffure puis elle se tourna vers ma tante :
- Alors c’est elle, la jeune fille qui vous cause bien des tracas….
Comment ça des tracas ? Je n’eu pas le temps de parler car la directrice me coupa la parole en me disant :
- Jeune fille, vous apprendrez que l’on parle seulement lorsque l’on est sollicité. Approchez vous, voulez-vous ?
Je m’approchai instinctivement. Elle détailla mon apparence au millimètre près :
- Vos ongles sont courts, il faut les porter longs…. Vos cheveux mais vous n’utilisez jamais de soin ? …. Vos vêtements ne sont pas à la mode et n’ont rien d’élégants…..
La directrice lorsqu’elle eut fini de critiquer tout ce qui n’allait pas se tourna vers L. :
- Mademoiselle, je compte sur vous pour m’aider à en faire une jeune fille bien. Apprenez-lui à prendre exemple sur vous…. Je vais vous placer dans la même chambre ainsi vous pourrez la surveiller…
Puis elle se tourna de nouveau vers moi :
- Nous allons reprendre votre éducation point par point. Votre tante m’a tout dit sur votre famille, comment votre mère a négligé votre éducation… Mais ne vous inquiétez pas, je pense pouvoir réussir dans l’entreprise que m’a confié votre tante.
Je n’écoutai pas le reste ravalant encore plus en moi l’envie de vomir, ravalant cette boule de souffrance qui grandissait en moi. La représentation que j’avais de maman, mère parfaite, aimante se fractura sous l’humiliation que lui avaient infligée ma tante et la directrice. De nouveau, on salissait la mémoire de maman….

~

Je passai une semaine de cauchemar à apprendre à parler, à faire la révérence, à concocter des menus raffinés, à diriger des femmes de chambres, des servantes, des cuisinières, bref toutes les disciplines qui feraient de moi une parfaite jeune fille destinée à devenir une parfaite maîtresse de maison. Mais le pire cours que j’eu ce fut celui du rire. Je n’aurais jamais cru cela possible mais dans cette école, on apprenait même à rire. Mais que trouvait-il de jolie dans le rire qu’ils avaient mis au point. Il fallait mettre sa main devant sa bouche pour cacher sa dentition puis éclater de rire non pas d’une manière sonore mais un rire petit, minuscule, rien avoir avec le rire naturel. Je regrettai même le rire forcé de certaines filles de mon ancien lycée.
Le soir venu, je devais partager ma chambre avec L. elle me surveillait critiquant le moindre de mes gestes, de mes mouvements.
- Les mains quand tu marches, tu dois les mettre devant comme ceci… baisse un peu la tête aussi sinon on pensera que tu veux paraître supérieur aux autres… quoi ? pas de chaussures plates non mets celle-ci…
Je dois vous dire que les chaussures plates en question avaient tout de même des talons de trois centimètres. Les chaussures hautes avaient des talons de dix centimètres avec lesquelles je cherchais désespérément mes équilibres d’où l’option « apprendre à marcher » que je devais suivre en plus de mes cours. Je me couchais le soir et L. trouvait un moyen de me critiquer encore
- Quand tu dors, tu dors sur le dos pas sur le côté, une main sur le sein comme ça voilà…
C’est avec soulagement que je rentrai le weekend mais avec tout de même une envie de pleurer. Je dus faire le dîner comme à l’accoutumée. L. n’était pas là ce qui me donna un sentiment de liberté. Ma tante ne me posa aucune question sur ma semaine. Cependant, elle crut bon de se décharger sur moi de tout ses malheurs….Je me taisais feignant d’être attentive comme on me l’avait montré : croiser les jambes, poser une main sous son menton puis regarder droit dans les yeux celui qui parlait. A la fin de la soirée, ma tante crut bon de dire :
- Eh bien le lycée fait des miracles, quasiment plus aucune trace de ta mère en toi c’est vraiment merveilleux.
J’hochai de la tête tout en bouillonnant intérieurement. La vaisselle faite, je regagnai ma chambre. A peine la porte fermée, je poussai un soupire de soulagement tout en m’écroulant comme une vieille serpillière sur le lit sur le ventre, la tête enfoncée dans le matelas.
- Ce n’est guère élégant dit soudain mon cousin qui venait d’entrer dans ma chambre.il s’assit à côté de moi et puis il me dit :
- Dure semaine hein ?
Je ne le répondis pas toujours perturbée qu’il est fait de moi une fille facile alors qu’il était fiancé. Je senti ses doigts glisser le long de mon dos. Je frissonnai.
- Tu me fais la tête ? je suis rassuré ça montre qu’ils n’ont pas encore réussi à faire de toi une fille parfaite…
Sa voix était rempli de soulagement puis elle devint triste :
- Malheureusement tu vas changé….
Me redressant d’un coup, je plantai mon regard dans le sien :
- Je ne changerais pas … mais dis-moi, pourquoi ? Pourquoi tu ne m’as-tu rien dit au sujet de L. ? Pourquoi as-tu couché avec moi ?
Il fixa la porte un long moment songeant à ma tante dont on reconnaissait le pas qui montait les escaliers. Il approcha ses lèvres de mon oreille et me dit :
- Parce que tu es humaine….
Je senti la surprise glissée en moi. Cet homme me perdait. A chacune de ses réponses, je m’enfonçais dans le labyrinthe qu’il avait construit.

~

Il était tard lorsque la porte de ma chambre s’ouvrit et se referma doucement comme pour ne pas réveiller les personnes vivant sous ce toit. Je ne bougeai pas d’un millimètre attendant que la personne qui était entré se mette à parler. Mais personne ne parla. Elle s’avança essayant de faire le moindre bruit possible en marchant sur le parquet. Je sentis les draps se soulevaient puis se remettre en place. La gorge nouée, je sus que quelqu’un s’était couché à coté de moi. Je n’osais pas me retourner vers elle. Je gardai obstinément le regard sur la fenêtre. Deux bras m’entourèrent, une main remonta le long de mon ventre pour se poser contre mon sein où mon cœur battait la chamade. La personne ne parlait pas. Je sentais son souffle dans ma nuque. Je me ressaisi en pensant qu’une seule personne pouvait agir ainsi. Et pourtant ne s’était elle pas montré prudente jusque là.
- Désolé, je voulais m’assurer que tu étais bien là…
Mon cousin s’adressa à moi d’une voix méconnaissable basse et remplie de doute.
- Eh bien tu vois, je suis là… lui répondis je
IL eut un petit rire, pas désagréable à l’oreille.
- Oui je sens ton cœur battre…
IL se serra davantage contre moi. Je soupirais :
- Tu peux partir maintenant.
Je ne voyais pas son visage. Je ne voulais que ma tante nous surprenne ainsi. Je ne voulais pas que l’on pense que j’avais oublié la présence de L.
- Tu veux vraiment que je parte ?
Pendant un moment, le doute me saisit. L’entendre me demander… solliciter mon avis… ma pensée… c’était étrange, toute la semaine, j’avais été entraîné à écouter et être d’accord avec tout le monde.
- Oui je veux que tu partes…tu n’as pas de raison d’être là… si tu n’arrives pas à dormir téléphone à ta fiancé…
Je m’exprimai d’une voix neutre refusant de m’attarder sur ce que je ressentais. Il soupira, déposa un baiser dans mon cou.
- Jalouse ?
Et je lui répondis :
- Pour être jalouse, il faudrait que j’aie des sentiments pour toi et je n’éprouve rien pour toi.
Je le senti se raidir un peu, ses lèvres cessèrent leur promenade sur mon cou. Sa voix se fit neutre lorsqu’il me demanda :
- C’est Seb que tu aimes….
J’hésitais à lui répondre par un mensonge ou par une vérité à savoir que j’aimais Seb mais comme on aime un ami.
- Tu l’aimes donc reprit il toujours sur le même ton.
Il avait interprété mon hésitation comme une affirmation, il se leva. J’entendis ses pas qui regagnaient la porte.
- Tu as de la chance d’aimer à un type qui puisse t’aimer et que tu aimes…. Moi et L. ça ne sera jamais le cas.
Ses paroles me firent un drôle d’effet, je me retournai enfin vers lui alors que lui se tourna vers la porte l’ouvrant un peu.
- Alors pourquoi toi et elle…. Commençai-je mais je m’interrompis comprenant soudainement que ses fiançailles devaient être un arrangement.
Il regagna sa chambre sans que je pusse lui dire mes véritables sentiments pour Seb. Pourquoi ? Pourquoi avais-je ce désir de l’éclaircir sur ce point ? Pourquoi m’étais-je senti comme délivrée lorsqu’il m’avait comprendre qu’il n’avait aucun sentiment pour L. je baissai les yeux vers les marques qu’il avait laissées sur le lit. Cela me fit une impression de vide et me renvoya à ma propre solitude.
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MessageSujet: Re: La tante au coeur glacé   La tante au coeur glacé Icon_minitimeMer 7 Jan - 17:40

Je sortais de ma chambre en traînant les pieds marquant un arrêt devant celle de mon cousin. Je n’y étais entrée qu’une fois lors de cette nuit où nous avions a peu près fait le même rêve. Mue par une impulsion soudaine, je poussai la porte et j’y entrais pour la seconde. Là encore, je vis encore une chambre sans aucune touche de personnalité. Elle aurait pu être ma chambre… d’ailleurs, elles se ressemblaient beaucoup. Je m’asseyais près de mon cousin endormi contemplant à loisir son visage. Le masque qu’il affichait devant ma tante avait disparu comme s’il l’ôtait avant de clore les paupières. J’approchais ma main dans l’idée de chasser les quelques mèches qui reposaient sur son front. Ma main fut attrapée par la sienne. Je me retrouvai bientôt allongée à côté de lui. Il me regardait d’un air encore endormi.
- es-tu là ? me demanda-t-il
J’hochais de la tête me demandant quels étaient ses pensées. Il se leva un peu et ses lèvres se joignirent aux miennes. Il m’embrassa longuement, sa langue s’enroulant autour de la mienne.
- Oui tu es vraiment là dit-il
Il m’embrassa sur le front, sur le nez, au coin de mes lèvres, sur la gorge, aux creux du cou. Je frissonnai m’apercevant que mes lèvres cherchaient à trouver les siennes. Mes mains glissèrent le long de son dos l’attirant, s’arrêtèrent aux niveaux des hanches pour glisser vers ses fesses l’attirant davantage à moi. Il écarta le décolleter de ma chemise, embrassa mes seins titillant la pointe de sa langue. Je frissonnai… sa langue descendit vers le nombril puis plus bas pour remonter. Ma bouche déposait des baisers là où elle pouvait.
- S’il te plaît…, me dit il la voix cassée, arrête moi….
Enfiévrée, perdue dans un monde de sensation, au lieu de l’arrêter, je lui demandais de continuer. Je ne voulais pas qu’il s’arrête. Je sentis ma chemise de nuit glisser le long de mon corps. Ses mains exploraient chaque centimètre de ma peau. Ma respiration s’accéléra, la température de mon corps augmenta, le désir s’emparait de moi… je lui enlevais son haut de Pijma et j’embrassai son torse, je le caressais… bientôt ma culotte glissa, son bas glissa… Et pourtant, il s’arrêta contrôlant son désir manifeste, il se détourna de moi passant nerveusement la tête dans ses cheveux.
- Qu’est-ce que… ?
Il fit un geste de la main pour m’empêcher de continuer ma phrase. Déçue, je repris instantanément un air d’indifférence totale. Je me rhabillais en pensant avec rancœur qu’une esclave n’avait même pas le droit de décider des horaires où elle voulait coucher avec son maître. Mais toute de suite après, je décidai de jouer à la fille parfaite que ma tante voulait que je sois. Je me postai devant mon cousin faisant une révérence puis lui dit :
- Monsieur n’a plus l’air d’avoir besoin de mes services, puis je prendre congé, monsieur ?
Je voulus partir, il me rattrapa par le poignet le serrant quasi avec violence. Je levai les yeux vers ces traits crispés.
- S’il te plait, ne joues pas à ça ! me dit-il d’un ton menaçant
Je plongeais mon regard dans le sien.
- Oui sinon, tu vas me violer ? lui demandai-je presque provocatrice
Il me regarda presque en souriant
- Te violer ? je te signal que c’est toi qui vient d’entrer dans ma chambre… et tu n’as pas eu l’air de ne pas vouloir que je te viole, il y a quelques instants… me dit-il
J’haussai les épaules. Il libéra mon poignet de son étreinte découvrant les marques qu’elle y avait laissé.
- J’ai envie de toi… tu le sais parfaitement et je crois que toi…tu commences à avoir envie de moi…
Je ne pouvais plus nier l’évidence même. Je désirais mon cousin, mes réactions le prouvaient elle-même.
- Seulement c’est Seb que tu aimes dit-il soudainement.
Je ne pus l’interroger d’avantage sur cette ultime phrase qui laissait en moi un sentiment d’espoir et une envie de lui dire la vérité, il me mit à la porte de sa chambre comme si il congédiait une servante.
Etait il possible que…. ?

[Voilà suite à venir prochainement, bonne lecture =D]
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MessageSujet: Re: La tante au coeur glacé   La tante au coeur glacé Icon_minitimeDim 25 Jan - 2:06

Mon cousin passa la journée à m’éviter trouvant chaque fois une excuse pour ne pas se trouver en ma présence. Je ne réussis donc pas à lui parler. Devais-je attendre la nuit tombée pour me rendre dans sa chambre ? Je repoussai cette idée sachant pertinemment ce qu’il penserait si j’entrais dans sa chambre. J’attendais, attendais oscillant entre le « oui » et le « non », ne prenant aucune décision. Vint le soir trop rapidement. Mon cousin m’adressa enfin la parole :
- Je ne mange pas ici ce soir me dit-il.
Ma tante le regarda fixement :
- Tu rentres à quelle heure ?
Mon cousin tourna la tête vers elle :
- Je ne rentre que demain.
Les yeux de ma tante devinrent deux fentes qui cherchaient visiblement à lire dans les yeux de son fils ce qu’il cachait. Elle attaqua directe :
- Tu vas où ? chez qui ? pourquoi ?
Sa voix était sèche comme pour prévenir qu’elle ne le laisserait pas s’en tirer sans aucune explication. Mon cousin soupira et répondit d’une voix neutre :
- Je vais chez ***. Il m’a invité à passé la nuit.
Ma tante se leva du canapé où elle trônait pour aller se planter devant lui. Je remarquais combien elle tentait de le dominer malgré sa petite taille. Elle y arrivait, d’ailleurs. Mon cousin détourna les yeux cherchant un endroit où il pourrait les poser. Il les posa sur moi puis les détourna aussitôt. Ma tante le regarda intensément mais ne fit que pour commentaire :
- Je vois mais tu n’as pas le droit, tu le sais ? L….
- Je sais maman lui répondit il
- Alors pars, oublie cette bagatelle et respecte tes engagements…
- Oui maman…
Mon cousin armé d’un seul sac partit me laissant seule avec ma tante. Nous dînâmes en silence, seuls les bruits des couverts dialoguaient entre eux. Puis ma tante m’invita à m’assoir en face d’elle. Elle me parla de son souci qui venait de naître :
- Jeune fille, il faut que nous parlions…j’ai entendu des rumeurs sur toi et un certain Seb… j’ai fait une enquête sur ce garçon… il n’est pas le neveu par alliance que je voudrais avoir… je te le dis toute suite… j’ignore si tu continues à le voir mais tu devrais cesser… ta réputation et celle de la famille risquent d’en partir….
Je la regardai sans trahir le trouble de mes pensées. Me surveillait-elle ? Savait-elle que Seb et moi avions couché ensemble ? Je ne le pense pas car elle aurait dit que ma réputation était perdue. J’allais lui répondre que j’avais cessé de le voir lorsqu’elle me dit :
- Autre chose… Mon fils… J’en convins est quelqu’un de bien…et toi…. Tu ne peux pas lui convenir… je te demande de le laisser en paix, tu as compris ? Je te trouverais quelqu’un, ne t’inquiètes pas… d’ailleurs, je pense avoir la personne idéale pour toi…
Je la regardais la mine totalement défaite, surprise, éberluée, comme si elle venait de perdre la raison.
- Mais ma tante, je…
Elle m’interrompit lorsqu’elle me coupa :
- Je sais ce que tu vas me dire… je veux choisir mon époux avec mes sentiments mais je vais te dire une bonne chose : les sentiments sont trompeurs… l’amour est une ineptie qui n’existe pas…
Elle posa sa main glacée sur ma peau sans vie :
- Tu es ma nièce et je désire la meilleure chose pour toi… Ce garçon que je vais te présenter à tous les avantages dont une fille peut rêver…
Ma tante voulait me marier mais pourquoi ? M’éloigner de son fils ? Non impossible, il n’y a rien entre lui et moi du moins le suppose-t-elle… Se débarrasser de moi ? Oui ça doit être ça. Je montai me coucher et ne pus fermer l’œil de la nuit, je désirais être dans ses bras, qu’il me rassure en me disant que ça n’arriverait pas, que c’est lui qui veillerait sur moi… en songeant à tout cela, je compris que je l’aimais. J’aimais mon cousin plus que j’avais été amoureuse de Seb…

~

Je ne revis pas mon cousin avant le weekend étant donné que je passai désormais mes nuits à l’internat sous la surveillance accrue de L. Nos rapports entre elle et moi étaient difficiles même si nous masquions ceci sous une entente cordiale. A nous regarder, les gens penseraient que nous étions les meilleurs amies du monde. Pourtant, je la jalousais, n’allait-elle pas épouser mon cousin, le jeune homme à qui j’avais confié mon cœur sans le vouloir. Chaque seconde, chaque minute passée, je priai pour que mes sentiments envers lui disparaissent aussi soudainement qu’ils étaient apparus. L. le voyait-elle ? Percevait-elle derrière le ton neutre, que j’employais lorsque nous parlions de son mariage, la détresse que je ressentais ? J’appris l’identité de mon fiancé grâce à L. qui m’’évoqua toutes les qualités de mon prétendant.
-****, il est sérieux, intelligent. Sais –tu qu’il gère déjà une entreprise ? En plus il est raffiné… Un vrai gentleman. Il a de l’humour pas comme ton cousin. Lui, il est froid comme de la glace, sans doute par timidité….
Je failli lui répondre « si t’es pas contente d’épouser mon cousin et bien prends mon fiancé, je ne veux pas me marier moi ». Je me retins préférant lui demander pourquoi elle l’épousait. L. redressa la tête, fronça les sourcils comme si elle se concentrait sur la réponse à me donner puis me répondit finalement :
- Je l’épouse car c’est convenu ainsi depuis pas mal de temps. En plus, je pense que je serais en sécurité avec lui, il n’ira pas me tromper avec n’importe qui …
je me sentais médusée par ce que je venais d’entendre. Et pourtant, dans le milieu dans lequel L. évoluait, il n’y avait rien d’étonnant. Je senti une légère rougeur pontait sur mes joues lorsque L. affirma que mon cousin ne la tromperait jamais.
-L., je….
Commençai je prête à lui révéler ma relation avec mon cousin mais je me retins sentant que mon cousin n’aurait pas voulu que je dise à L qu’il la trompait déjà. Je rentrai le weekend angoissée à l’idée de rencontrer ce prétendant que je voulais éconduire sans pour autant nuire à ma tante. Mon cousin était là, je remarquai immédiatement les cernes au niveau de ses yeux, la pâleur de sa peau et le fait qu’il avait maigris. Il ne me regarda pas, ne me parla pas. Il ne vint même pas dans ma chambre, cette nuit là. Pourtant, je l’entendis venir à ma porte, s’arrêter quelques minutes pour repartir aussitôt. Ce fut moi qui dus aller à lui. J’ouvris la porte de sa chambre sans frapper, me glisser entre les draps puis attendit qu’il me parle. Il regardait fixement le plafond comme s’il y cherchait une réponse.
- Tu devrais partir me dit il
Je le dévisageai et sans préambule, en me rendant parfaitement compte que cela n’avait rien avec la situation présente, je lui dis :
- Je ne suis pas amoureuse de Seb.
Je me senti soulagée d’un poids, avoir gardé ce sentiment tout ce temps sans avoir pu lui dire, m’avait pesée. Je l’entendis soupirer. Il se leva de son lit pour me rejoindre, se placer à quelques centimètres de moi. Il posa ses mains sur mes épaules, caressa mon visage.
- Tu n’es pas amoureuse de moi, n’est ce pas ?
La question me prit de court. Pourquoi me demander si je l’aimais ? Comment interpréter le ton de sa voix ? Nous fîmes l’amour cette nuit là. Je dormis dans ses bras craignant de voir l’aube se lever. Il me reconduisit jusqu’à ma chambre dès les premières lueurs en me glissant à l’oreille :
- Ne tombes pas amoureuse de moi, s’il te plaît, sinon tu vas souffrir…
Je ne pris pas la peine de lui répondre que c’était trop tard, au contraire, je lui mentis en lui disant :
- Comme si je pouvais t’aimer après ce que tu m’as fait…

Une haine pour moi-même s’alluma en mon corps, je me détestais pour les mots que je venais de lui offrir. Je refermais la porte sur moi plongeant dans les draps glacés avec une envie irrésistible de m’ouvrir les veines.

~

Lorsque ma tante nous annonça l’arrivée de mon prétendant le weekend prochain, le silence se fit. Certes, le dîner se passait toujours en silence me diriez vous cependant lors de cette annonce, même les couverts se turent, de même que le tic tac incessant de l’horloge. La nourriture que j’avais en bouche menaça de me faire mourir d’asphyxie ce qui m’aurait dans un sens m’aurait soulagé de ma souffrance. Mon cousin se fit légèrement pâle mais se reprit aussitôt se resservant une tranche de viande pour montrer que son appétit était toujours là.
- Tu ne m’as pas dit, maman, qui était son fiancé ?
Ma tante posa ses couverts, but une gorgée d’eau puis se tourna vers mon cousin lequel venait de poser la question.
- Tu le connais… Tu sais c’est ***. Je pense que c’est un jeune homme qui conviendrait à ta cousine…Après tout, ce n’est pas pour rien que c’est ton meilleur ami.
En entendant les paroles de ma tante, je senti une sueur froide serpenter le long de mon dos. Elle voulait me faire épouser son « meilleur ami »… N’était ce pas cruel ? Pensais-je un instant…
- Oui c’est quelqu’un de bien qui prendra soin d’elle lui répondit mon cousin d’une voix blanche.
Ma tante ne s’en aperçut puis continua à s’extasier sur le choix de mon futur époux puis recommença sa longue et monotone tirade sur les soucis que semblait lui apporter à chaque seconde le quotidien.
- Le mariage… ça me rappelle… je dois trouver une robe de mariée, une belle pas comme celle que j’avais le jour de mon mariage…quelle horreur… je vais faire un beau mariage, oui…il sera parfait pas comme le mien avec celui de ton père…
Je vis les mains de mon cousin se crispaient sur son pantalon en entendant la suite sur l’histoire du mariage de ma tante et de son mari. Ce n’étaient que des critiques…critiques cruelles envers le disparu… critiques qui semblaient manger de l’intérieur mon cousin. Je vis sa main se portait à sa bouche puis je le vis sortir de table pressant le pas.
- Veuillez m’excusez ma tante dis-je me levant de table pour le rejoindre.
Moi-même, je ne me sentais pas bien. Une boule dé dégoût se formait dans mon estomac menaçant de me faire rendre mon repas. Je retrouvai mon cousin la tête penchée au-dessus des toilettes vomissant ce qu’il venait de manger. Je fis appel à toute ma volonté pour contrôler mon estomac. Je posai une main sur son épaule rassurante. Lorsqu’il eut fini sa main se saisit de la mienne. Elle tremblait légèrement. Je lui conseillais de s’assoir un moment et ce qu’il fit. Il s’excusa pour le dérangement que je lui causais.
- Ne t’excuse pas lui dis-je ça va mieux ?
- Oui… Merci d’être là…
Il leva les yeux vers moi puis il me dit :
- Tu sais à te voir ainsi… On pourrait croire que tu es amoureuse de moi….
Je baissai la tête rougissant et fus tenter de lui répondre par l’affirmative. Il m’interrompit d’un rire triste :
- Ne t’inquiètes pas, je sais que tu ne m’aimes pas parce que si tu m’aime comme je t’aime alors ce serait tragique… je ne veux pas te voir souffrir… et tu souffrirais de me voir épouser une autre… Je t’aime et je te désire mais ça tu le sais ? tu sais, j’aurais voulu être le premier et le dernier mais le premier… tu aurais saigné devant moi et moi… je n’aurais pas su quoi faire… j’aime pas le sang…
Je n’entendis pas la suite restant fixé sur l’aveu qu’il venait de me faire. Quoi il m’aimait ? Je me mordis la lèvre pour ne pas lui dire « je t’aime moi aussi… hier…je croyais…alors j’ai menti… ». Pourquoi je ne le fis pas ? Pour ne pas lui peser. Puis il me parla de son père. Il me raconta que son père avait épousé sa tante par amour alors que ma tante avait simulé ses sentiments. il me raconta que son père s’était retrouvé marié à une femme de plus en plus froide et que cela l’avait dévoré.
- Comment ça dévorer ? lui demandai-je
Il me regarda droit dans les yeux :
- Tu te rappelles que j’ai fait un cauchemar, il n’y a pas si longtemps à cause de l’histoire de ma tante du petit garçon et de chien ?
J’hochais de la tête me rappelant comment ma tante avait critiqué méchamment la peine du petit garçon causait par la mort de son chien, me rappelant aussi les mots employés à l’encontre de ce dernier.
- Eh bien…j’ai rêve de mon père…Mon père est mort de maladie. Maman l’a rongé. Lorsque papa est mort, elle a employé quasiment les mêmes termes que ceux qu’elle a employé pour le chien… les partitions, l’ocarina ; il les utilisés pour elle…Il jouait pour elle…créait pour elle… elle s’en fichait…
Je le pris dans mes bras le berçant comme je le pus rejetant au plus profond de moi-même tout sentiment, tout envie de pleurer, de me confier… je compris une chose : mon cousin était comme mon frère, un lys… un lys de verre se briserait le jour où je ne serais plus là à veiller sur lui…

[Desolée du retard ><]
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MessageSujet: Re: La tante au coeur glacé   La tante au coeur glacé Icon_minitimeDim 25 Jan - 2:08

Lorsque l’on sonna à la porte, le temps parut se figer pour mon cousin et moi. Nous sûmes qui venait et pourquoi. Mon cœur battait appelant le sien qui semblait vouloir l’ignorer. Ma tante fit tinter sa cuillère contre sa tasse de thé m’indiquant par ce geste que je devais aller ouvrir la porte. Je me levai reprenant courage et j’ouvris la porte : un jeune homme un peu plus grand que mon cousin et les yeux glacés de politesse et d’indifférence m’attendait accompagné d’une jeune femme : L. Mon cousin la vit et sembla revêtir toute la glace dont il se sentait capable de produire pour en recouvrir son visage. Un froid de pôle nord s’installa dans la pièce s’attaquant peu à peu à la chaleur de mon cœur. Les propos tenus, les gestes contrôlés, le regard de marbre furent de rigueur pendant tout le temps que nous passâmes au salon. Cependant, au fond de moi, je jalousais L. Je rêvais d’être à sa place pour pouvoir caresser le visage de mon cousin comme elle le faisait, pour pouvoir me noyer dans le baiser qu’ils échangèrent au grand contentement de ma tante. C’était la première fois que je les voyais s’embrasser. On aurait dit des gravures sorties d’un conte de fée. Et pourtant, il n’y avait pas d’expression de bonheur dans les yeux du prince, pas d’yeux brillants de bonheur de la princesse. Rien que le vide… a les observer du coin de l’œil, je n’entendis pas ce que me tint mon prétendant qui attendait manifestement que je lui réponde. Répondre mais à quoi ? Machinalement avec un sourire bien étudié et donc parfait car respectant celui que j’avais appris en cours, je lui répondis :
- Oui bien sûr…
Et quelle ne fut pas ma surprise de le voir me prendre la main pour m’emmener dehors. Ma tante nous regarda partir, l’air satisfait.
- Amusez vous bien et ne rentrez pas trop tard nous dit elle.
- Ne vous inquiétez pas, je vous la ramène…il ne s’agit que d’une promenade pour faire plus ample connaissance.
- Bien sur…
Et nous la saluâmes. Il m’entraîna vers le parc où déjà s’étaient donnés rendez-vous quelques couples. Il me fit assoir sur un banc puis alla me chercher des crêpes chaudes que vendait un homme installés là dans une petite cabane en bois.
- Et une crêpe pour mademoiselle me dit il en me tendant la crêpe chaude puis en commençant à déguster la sienne.
Que dire si ce n’est que malgré ce geste généreux, je sentais qu’il obéissait plus à une sorte de code qu’à l’envie de me faire plaisir. Je le remerciais tout de même espérant rentrer au plus vite pour…pourquoi au fait ? Voir mon cousin embrasser une autre ? Voir une autre embrasser mon cousin ? lui disait-elle des mots d’amour ? le faisait-elle rire ? Pensait-il à moi ? Pensait-il que c’était moi qu’il embrassait en l’embrassant elle ?
- Vous êtes très jolie mademoiselle dit soudainement mon prétendant d’une voix trop profonde et trop charmeuse pour être vraie.
- Merci… répondis-je employant un ton neutre
- Puis-je vous embrasser maintenant que nous sommes fiancés ?
Je tournais la tête vers lui trop surprise pour lui répondre et l’empêcher de poser ses lèvres sur les miennes. Je le repoussai presqu’aussitôt avec violence en m’étonnant d’entendre ma voix gardée un ton calme qui demandait :
- Pourquoi vous avez fait ça ? depuis quand nous sommes fiancés ? nous ne le sommes pas…je n’ai pas….
- Ma tante m’a donné son accord m’interrompit il
Je lui répondis seulement de me ramener chez moi préférant m’abstenir de lui répondre que ma tante n’avait pas jugé utile de prévenir la personne concernée de ces fiançailles éclaires. Nous rentrâmes donc et je filai en direction de la salle de bain pour ôter le goût de ces lèvres glacées sur les miennes. J’étais là face au lavabo mouillant, baignant mes lèvres sous l’eau lorsque mon cousin débarqua et referma la porte sur nous deux.
- Il s’est passé quoi ? me demanda-t-il
- Rien lui dis-je
Il prit mes épaules dans ses mains me forçant à me tourner vers lui mais je gardais la tête baissée. Son index vint se poser sous mon menton et je dus la lever. Il examina chaque contour, chaque replis de mon visage.
- Il t’a embrassé.
Ce n’était pas une demande mais une affirmation. Aucune possibilité de nié, la honte inscrivit sur mes joues la confirmation de son affirmation. Il voulut partir, je le retins par la manche le forçant à se tourner vers moi puis je posais mes lèvres sur les siennes en lui avouant :
- Il m’a embrassé par surprise… le seul que j’ai envie d’embrasser c’est toi….
Je le senti se figer de surprise puis se détendre, me serrer contre lui, répondre à mon baiser, le prolongeant à l’infini. Et pourtant, nous dûmes séparer nos lèvres pour rejoindre nos trois ogres. Je lui glissai à l’oreille
- Je viendrais te voir cette nuit… me refuse pas…j’ai besoin de toi…
Il hocha la tête et son regard heureux et triste se posa un instant sur le mien. Il avait compris mes sentiments. Il savait que je l’aimais. Pourtant, je comptais bien lui dire de vive voix tout en lui prouvant même si je risquais fortement de me retrouver en enfer.

~

La soirée se passa en longues tirades de ma tante vantant les charmes de mon fiancé car pour elle, il était manifeste qu’il l’était devenu.
- Je suis ravie pour vous deux, disait-elle, je vais m’occuper de votre mariage avec joie… Ce sera un beau mariage, je vous le dis.
Qui deux nous deux parla entre mon cousin et moi, nul n’aurait pu le dire car nos voix se mélangèrent :
- Je n’ai pas dit oui à ces fiançailles dis je
- C’est trop vite comme fiançailles, maman dit-il
Ma tante leva un sourcil, ses yeux de glaces découvrant peut être ce que nous nous efforcions de cacher au monde. Elle nous regarda
- Je ne vois pas ce qu’il y a de tôt. Regarde moi et ton père…..
Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase, mon cousin l’interrompit et c’était une première.
- Oui et on a vu le résultat dit il en serrant la mâchoire…
Je voulus poser une main apaisante sur la sienne pour lui dire de ne pas continuer, lui dire que ça allait dégénérer mais sa main fuyait la mienne.
- Que veux-tu dire ? Ton père a fait un beau mariage avec moi et il en a été heureux.
- Tu parles, ça l’a détruit lui dit mon cousin
- Non c’est la maladie qui l’a détruit. Il avait un cancer….tu le sais parfaitement…si il avait fait attention à sa santé….
Mon cousin se leva préférant ne pas répondre, sans doute. Il me jeta un rapide coup d’œil que ce soir, il aurait besoin de moi. Il me demandait de venir mais pas trop tôt, il devait se calmer d’abord. A peine parti, ma tante s’adressa à moi :
- Peux-tu me dire ce qu’il a ? S’énerver pour la mort de quelqu’un, après tant d’années…. Ça ne sert à rien… On dirait un gamin… est ce ma faute si son père est mort ? bien sur que non. Son père était bien avec moi. Il vivait aisément, je faisais les comptes, payer les factures et lui pouvait librement tenir son entreprise. Le soir, son dîner était prêt. Un dîner commandé au restaurant, tu ne vas pas me dire qu’il était malheureux. Et puis il a pu envoyer son fils dans une bonne pension….
Envoyé son fils en pension ? Etait ce plutôt une idée de ma tante ? Je pense que oui. La nuit vint assez rapidement et je pus enfin aller le voir. Il m’attendait assis sur son lit écrivant dans un carnet : son journal intime sans doute. Il tourna la tête vers moi puis tendis sa main et je mis ma main dans la sienne. Il m’attira à lui pour m’embrasser, sa langue jouant avec la mienne un moment. A la fin de notre baiser, il plongea ses yeux dans les miens :
- Je suis désolé de t’avoir laissée tout à l’heure…
- Ne t’inquiète pas, je vais bien…je comprends….
Je le pris contre moi le berçant comme j’aurais du le faire avec mon frère pour lui faire sentir que j’étais avec lui.
- Ne va-t-elle pas finir mal notre histoire ? me dit-il soudainement passant la main dans mes cheveux.
Je ne lui répondis pas sachant pertinemment que la réponse était déjà comprise elle-même dans la question.
- Je ne veux pas que tu souffres me dit il sérieusement s’arrêtant de caresser mes cheveux pour aller caresser ma joue, dessiner d’un seul doigt le contour de mes lèvres.
- Je souffre déjà parce que je t’aime lui dis-je en ravalant la cassure de ma voix.
- Il ne fallait pas m’aimer…je suis quelqu’un de mauvais qui va te détruire, tu le sais, n’est ce pas ?
J’hochais de la tête ne lui disant pas que je ne le trouvais pas aussi mauvais qui le disait. Je me sentais comme une Juliette qui sait comment son créateur à l’intention de terminer son histoire. J’espérais seulement que Roméo continuerais à vivre. Juliette périrait laissant derrière elle qu’une femme de glace, comme sa tante.

~

N’avez-vous jamais eu ce sentiment de vouloir arrêter le temps ? de faire en sorte que celui prenne en compte vos sentiments, vous plaigne puis obéisse à une impulsion de compassion ? Mais le temps, on le sait, ne peut arrêter sa course paraissant aux yeux du monde impitoyable. Pourtant, les aiguilles de l’horloge du réveil de mon cousin semblaient à chaque fois sur le point de pleurer. Il me semblait même en tendant l’oreille d’entendre leurs sanglots.
- Tu dors ? me demanda mon cousin d’une voix tendre son souffle chaud caressant mon épaule nue.
- Non. Je pensais…
- A quoi ?
- Au temps. J’aimerais bien….
- Qu’il s’arrête ?
- Oui mais ce n’est pas possible….
Il ne répondit pas se redressant et caressa ma joue. Sa main était si chaude contre ma joue froide. Il parla de nouveau :
-dire que bientôt un autre te caressera la joue à ma place, t’embrassera et te fera l’amour. Il pourra rire avec toi, marcher avec toi au grand jour.
Sa voix mourut puis je lui répondis :
- Je ne veux pas l’épouser. Tu crois que…je pourrais me marier…marcher aux côtés d’un autre…c’est avec toi que je veux être mais toi…toi, tu seras à L. je vous imaginerez vous embrassant, riant ensemble, déjeunant ensemble, vous promenant dans le parc…..
Il soupira et serra sa main dans la mienne puis reprit :
- Je ne pense pas que je rirais beaucoup avec elle… on dirait maman…tu crois que je ris avec maman ?
Je réfléchissais un moment revoyant les dîner, les discussions entre eux. Non, ils ne riaient pas entre eux. D’ailleurs, ils ne faisaient rien ensemble. Ma tante semblait avoir tissé un mur de glace entre elle et son fils gelant toute envie de lui montrer l’affection qu’on pourrait lui porter.
- C’est tellement bien que tu sois, me dit il, la maison était si glacée avant que tu viennes…pourtant, j’ai peur….j’ai peur que ma tante te contamine….
Je le regardais bien dans les yeux pour lui dire :
- En surface peut être mais pas à l’intérieur…à l’intérieur, je reste moi…
Puis je l’embrassais sur le front en lui souriant. Il me rendit mon sourire
- Heureusement… lâcha-t-il
Il me serra tout contre lui et je pus entendre son cœur qui battait vivant, chaleureux, criant « je suis là pour toi ». Je posai ma main sur ce cœur pour le sentir encore un peu plus. Il voulait être libre, ce cœur… Le silence s’installa un moment, levant la tête vers lui, je pus voir ses sourcils se froncer, signe qu’il réfléchissait puis soudain, il me dit :
- Et si on fuyait...ensemble… loin…très loin du froid….
Un rêve défila devant mes yeux réchauffant mon corps et mon cœur. Partir… ce serait tellement bien. Nous passâmes le reste de la nuit à peindre de nos mots cette vie idyllique que nous n’aurions jamais. Mais le matin, il fallut reprendre pied avec la réalité et le froid de nouveau nous envahir.
Partir loin du froid….
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MessageSujet: Re: La tante au coeur glacé   La tante au coeur glacé Icon_minitimeDim 25 Jan - 2:09

Il m’est souvent venu à l’esprit de vouloir que ma vie demeure une page blanche où rien n’était écrit, en d’autres thermes, de n’être jamais venue au monde, être restée dans les possibles que le néant garderait dans ses entrailles. Seulement, je suis née sans me douter de ce que la vie pouvait offrir. Je suis née inconsciente du danger qui rôde. Je suis née et pourtant ce matin là, je me sentais comme morte. L’aube est venue arracher nos rêves comme si ils étaient une mauvaise herbe. L’aube est venue en ne laissant derrière elle que l’envie que la nuit ne se finissent jamais. Ce matin là, ma main s’est tendue vers le ciel d’or pour tenter de rattraper le manteau sombre qui disparaissait peu à peu. Ce matin là, mécaniquement, je me levai de son lit sans oser jeter un coup d’œil sur lui. Je l’abandonnais à sa solitude pour regagner la mienne. Je ne laissais rien derrière hormis l’empreinte de mon corps dans son lit. Les draps glacés de mon lit recouvrir mon corps frissonnant sous leur morsure glaciale. Je fermais les yeux m’abandonnant à un sommeil sans rêve. Je dus dormir quelques heures lorsque la porte s’ouvrit en coup de vent. Je me redressai déjà souriante m’attendant à le voir apparaître sur le seuil de la porte et en même temps surprise de sa brusquerie. Le sourire mourut sur mes lèvres. Ma tante, reine incontestée du royaume qu’elle avait bâtit en cette maison, me dévisageait d’un air dur :
- Si mademoiselle la princesse Débauchée veut bien se dépêcher de se lever pour que nous ayons une petite discussion.
Nous nous regardâmes un instant puis elle me laissa là sans doute pour rejoindre le salon où elle trônait en permanence. Je me levai, m’habiller aussi rapidement que je le pus. Je dégringolais les escaliers.
Débauchée moi ? qu’a-t-elle découvert ? comment l’a-t-elle découvert ?
Je la rejoignais au salon et restait debout devant elle attendant qu’elle me donne la permission de m’assoir. Elle était assise et ses yeux posés sur moi semblaient explorer chaque recoin de mon âme.
- ****, j’ai ouïe dire que vous avez eu des relations sexuelles avec un certain Seb ….
Le rouge envahit mes joues confirmant sans le vouloir la rumeur qu’elle avait entendu. Elle fit une pause puis reprit
- Malheureusement pour vous, votre fiancé en a entendu parler et souhaite donc mettre fin à vos fiançailles.
Je lui cachais comme je pus mon soulagement, mon ravissement devant l’annonce qu’elle venait de me faire. Cependant, elle reprit :
- Ce n’est pas le plus grave… hier, vous savez, j’avais une migraine du diable du à vos escapades amoureuses avec ce Seb… Aussi, me suis-je levée et suis passée devant votre porte… je l’ai ouverte obéissant à une impulsion… votre lit était vide, jeune fille… Inquiète pour votre sort, j’ai voulu avertir mon fils de votre disparition…
Elle n’eut pas à continué. Je savais ce qu’elle avait du voir. Elle savait que je n’avais aucun échappatoire, aucune possibilité ce qu’elle avait vu de ses propres yeux. Elle passa la langue sur ses lèvres sèches puis reprit :
- Je ne veux pas savoir depuis combien de temps, vous vous êtes jetée sur mon fils pour le débaucher… Pendant que vous dormiez, nous avons eu une petite discussion… Il s’imagine être amoureux de vous… vous sa cousine ! Mais il n’est pas amoureux de vous ! Il ne peut pas épouser une fille telle que vous ! Il ne peut pas vous épouser !
Elle martelait ses mots pour les imprimer dans ma tête au fer rouge. Elle reprit de nouveau comme elle me voyait chercher du regard sans en avoir l’air mon cousin :
- Ne cherchez pas, il n’est pas ici. Il est parti chez un ami pour se remettre les idées en place… quand il reviendra, ces sottises lui seront passées et il épousera L. Quant à vous, j’ignore ce que je vais faire de vous.
Sa voix glaciale me rentrait dessous la peau pour diffuser en moi la promesse d’un avenir bien sombre. Elle me pria de regagner ma chambre car elle avait quelques coups de fil à passer. En repartant, je songeais combien mon cousin avait du souffrir et souffrait encore dans cette maison. J’aurais voulu prendre un marteau, une perceuse pour en abattre chaque pan de murs. Puis ramener du soleil, des couleurs chaudes dans cette maison. Mais comme détruire et reconstruire n’aurait pas suffit à chasser le froid incarné par ma tante. .. S’il avait été là, je l’aurais pris dans mes bras, j’aurais passé la main dans ses cheveux et je lui aurais dit un seul mot :
Partons…
Je l’aurais prié de mes yeux, j’aurais glissé ma main dans la sienne. Nous aurions fait nos valises. Nous aurions filé à l’anglaise sans saluer ma tante. Nous aurions pris le bus le 13, celui qui mène à la gare. Nous aurions acheté nos billets pour une petit village situé au bord de la mer. Nous serions montés dans le train, assis l’un à côté de l’autre, j’aurais posé ma tête contre son épaule. Le train serait parti, nous emmenant dans l’azur du ciel laissant derrière nous ces personnes qui n’éprouvaient rien et qui nous étouffaient. Nous serions arrivés l’après-midi. Nous aurions marchés côté à côte ne croyant pas que nous étions là tous les deux, marchant côte à côte aux yeux de tous. Nous serions descendus dans une auberge, prendre une chambre, laissé nos valises, direction la mer. Là bas, nous aurions joué dans l’eau, nous éclaboussant, riant comme des gamins. J’aurais vu le bonheur sur ses traits. Peut-être on aurait été nous chercher pour nous ramener chez elle. Mais nous aurions vécus le temps d’un ou deux jours ce rêve d’être ensembles libérés de notre lien de parenté. Personne n’aurait su… On aurait été libre de s’aimer au grand jour, juste le temps de quelques jours mais c’est quelques jours nous auraient suffis pour reprendre de la force pour affronter les jours sombres à venir. On aurait eu ce petit trésor pour nous réchauffer de temps en temps. On aurait eu …. Mais cela aurait-il suffit à toi, mon cousin ?

~

Mon souffle semblait se glaçait au fur et à mesure que la journée s’avançait. La charpente tombait mais personne ne s’en rendait compte. Par « personne », j’entends ma tante. Peut être le remarquait-elle mais ne s’en souciait guère… Elle se soucia plus d’épier le moindre de mes gestes, d’autopsier le moindre de mes mots. Ses yeux n’étaient plus que deux fentes ressemblant à celle des serpents venimeux qui n’attendent qu’une chose : une faute de votre part pour bondir et vous mordre. Sagement, je restai dans son optique écrivant des réponses aux lettres qu’elle avait reçues, pliant des vêtements propre… Je faisais tout, tout pour m’occuper l’esprit pour ne pas penser à la dictature de ces yeux là. Le midi, mon cousin ne fut pas là. J’étais seule assise en face d’elle priant pour rien ne vienne troubler le repas. Je ne voulais pas de questions, pas avoir à donner de réponse qui aurait condamné mon cousin. Je me fichais bien de mon sort étant habituée depuis ces derniers mois à ne plus rien attendre de la vie. Même mon histoire avec mon cousin ne recelait aucun espoir, aucun moyen de me sauver. Au contraire, elle me perdait m’empêchant d’être attirée par d’autres hommes. Je pensai à lui sans arrêt. Je me demandai où il était, que faisait-il ? Pourquoi être parti sans rien me dire ? Etait ce parce que j’avais moi-même quitté son lit avant son réveil ? Les questions fusaient dans ma tête qui n’entendit pas ma tante s’adresser à elle. Ce fut un coup de fourchette donné sur le verre, presque avec violence, qui me ramena vers elle. Elle avait dévoré tout le contenu de son assiette et maintenant comme si sa faim ne se calmait pas, elle voulait me dévorait moi par ses mots, me montrer qui avait le pouvoir, elle me dit :
- Princesse Débauchée, lorsque je vous parle la moindre des choses et de m’écouter. Je vous disais que… malgré tous mes efforts pour vous dresser, vous n’en faites qu’à votre tête. Vous êtes un échec… Un échec total… Mais il n’ y a rien d’étonnant lorsque l’on regarde de qui vous descendez…
« Dresser », « échec total » mais plus dire de tout ces mots furent toute l’ensemble de la dernière phrase « rien d’étonnant lorsque l’on regarde de qui vous descendez ». Elle fit écho dans tout mon corps, ouvrant chaque un des pores de ma peau pour s’y insinuer et me glacer encore un peu plus.
- Qu’insinuez-vous ma tante ? Lui demandai je me disant que mes oreilles avaient du me jouer des tours.
Elle me regarda comme l’on regarde une tare, un déchet que l’on trouve au pied de sa porte en ouvrant celle-ci.
- Je n’insinue rien du tout, je dis simplement la vérité. Ne savez-vous pas vous servir de votre cervelle avant de poser des questions inutiles ? Apparemment non sinon vous auriez évité de jouer les femmes de trottoir sous mon toit.
Des insultes encore. Ne comprenait elle pas combien elle détruisait ce qui était autour d’elle par son comportement ? Ne comprenait elle pas que son fils se brisait sous son despotisme ? Mes yeux lui hurlaient ces questions auxquelles elle ne répondait pas ne sachant pas lire dans les esprits. Elle n’était concentrée que sur elle-même. Elle seule comptait à ses yeux. La sonnerie stridente de la porte d’entrée se fit entendre la paralysant dans son élan. Comme dans un mauvais rêve qui continuait, lorsqu’elle ouvrit la porte deux hommes se tenaient sur la porte.
Non ça ne peut pas… Pas encore….
Je me sentis défaillir lorsque l’un deux présenta à ma tante sa carte de policier que le soleil vint illuminer comme pour me dire « tu vois ça recommence »
-madame, pouvons- nous entrer un moment ?
Ma tante les fit entrer s’écartant et leur indiquant le canapé sans répondre, une brève lueur de surprise dans les yeux. Ils s’assirent en face d’elle puis le plus âgé demanda :
- Votre fils conduisait bien une moto rouge immatriculée ***** ?
Le vide m’envahit tout mes traits dégringolèrent donnant à mon visage une expression inqualifiable de douleur. Ils avaient parlé au passé… au passé… un lys de verre s’était-il donc à nouveau brisé ?
Ce n’est pas vrai dites…

~

Ma tante me congédia d’un œil au moment où j’apportais thé et gâteaux comme elle me l’avait demandé. Elle ne voulait pas me voir durant l’entretien. Elle ne voulait pas que j’entende leurs propos. Elle me reconduisit jusqu’à ma chambre où elle m’enferma, telle cendrillon enfermée par sa marâtre. C’était ma punition : elle allait me laisser dans l’ignorance. Enfermée dans ma chambre, je m’imaginais les pires choses. Une image obsédante me saisissait provoquant en moi tremblement, énervement et fit que je me retrouvais bientôt la tête entre les mains à contempler le sol comme pour chercher une échappatoire. Mais l’image restait m’obligée à bien la regarder en face. Je voyais une moto rouge étalée sur la neige, en mille petits morceaux, fumant comme pour expirer son dernier souffle. Je vis un corps étendu à quelques mètres de là projeté par la violence d’un choc. Allongé sur le dos, les yeux ouverts fixant la neige tombante à gros flocons meurtriers, comme cherchant d’y percevoir l’arrivée de quelqu’un venu le chercher, un bras sur sa poitrine, l’autre abandonné le long de son corps, mon cousin semblait s’être arrêté pour reprendre un souffle qui lui échappait peu à peu. Puis sa tête tournait pour me regarder moi. Un glissement… Et ce fut ma mère puis mon frère qui remplacèrent ses traits. Je me levai frissonnante, incapable de calmer l’effroi grandissant. Je regardai cette porte fermée à clef. J’attendais qu’elle s’ouvre. Lorsqu’elle s’ouvrirait alors peut-être, je saurais. Il n’y aurait qu’à lire sur le visage de ma tante. Mais lirait-on quelque chose ?
Bien sûr… C’est son fils non ?
Je m’asseyais au pied du lit fixant du regard la porte. Je repensais à un autre cauchemar celui du chien que mon cousin avait fait. Une prémonition ? Une prophétie ? Quoique ce soit, cela s’était réalisé.
Enfin la porte s’ouvrit sur ma tante, elle me regarda et me dit simplement :
- Je sors.
Deux mots, deux seuls mots mais pas de réponse. Je l’interrogeais et elle ne me répondait pas.
- Vous m’accompagnez.
Un mot de plus mais toujours pas.
- Et faites vos valises, jeune fille.
De quoi ? et lui ? Dites-moi.
-****.
Elle prononça mon nom et comme une automate, je fis mes valises. Elle m’ordonnait de partir. Mais je m’en fichais ce que je voulais savoir, elle ne me le disait pas. Nous montâmes dans la voiture et elle me déposa chez une de ses amies.
- Vous allez rester quelques temps ici. Je dois réfléchir à votre sort…
Sur le seuil de la porte, je la retins par le bras et lui demandais :
- Dites moi ! Dites-moi, il est … ?
Elle soupira un peu excédé :
- Bien sûr que non… Il n’est pas mort… Il a juste perdu la mémoire d’après ce qu’ils m’ont dit. Il a tout oublié.
Le soulagement m’envahit puis le vide. M’a-t-il oublié aussi ? Comme si elle lisait dans mes pensées, elle continua :
- Au moins votre stupide amourette à tous les deux est terminée. Il y a peut être un espoir qu’il soit sauvé de vous… Quant à vous, oubliez-le …. J’ai demandé à mon amie de vous montrer ce qu’il en coûte d’être ce que vous êtes. Il n’y a qu’une manière de vous dresser.
Le coup était porté. Elle me laissa là. L’amie en question me dévisagea d’un air mauvais. J’eu à peine le temps de poser mes valises qu’elle m’entraîna dans une pièce, me fit tomber à terre, comme un misérable chiffon. Un coup s’abattit puis un autre encore et encore… La cravache dont elle se servait sifflait de plaisir semblant se délecter de ma chair. Le sang coulait de mon dos, ruisseaux rouges de larmes qui répondaient aux cris que je laissais échapper de ma bouche. Je ne pleurais pas. Les larmes des yeux ne sortaient pas, figées par la douleur. Et cette maudite horloge qui semblait battre le rythme de la cravache.
Bientôt tout se mit à tourner la pièce, l’horloge, ma mère, mon frère, mon père et mon cousin pour se noyer ensemble et former un seul visage : celui de ma tante dont les yeux glacés même à des kilomètres d’ici m’observaient.
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